Dès le 4 mai, des masques grand public seront distribués aux Français, annonce le gouvernement. Les pharmacies, qui seront impliquées dans leur distribution, attendent néanmoins de nombreuses précisions.
En vue du déconfinement, qui devrait commencer à s'opérer le 11 mai, le gouvernement s'attelle à préparer le pays au port du masque, qui devrait être obligatoire dans les transports en commun notamment. « L'État contribuera à doter en masques grand public les citoyens dès que possible par les canaux de distribution les mieux adaptés. De premières expérimentations seront faites à partir du 4 mai », a annoncé ce matin la secrétaire d'État à l'Économie, Agnès Pannier-Runacher. « Plusieurs modes de distribution ont été identifiés pour permettre à un maximum de Français d'y avoir accès. Le champ des possibles est très large et nous regardons toutes les hypothèses : pharmaciens, mairies, grande distribution, buralistes, plateforme AFNOR, e-commerce… », a-t-elle expliqué.
Lors de la visioconférence organisée hier soir par le Conseil national de l'Ordre des pharmaciens (CNOP), Pierre Béguerie, président du Conseil central A (titulaires), a insisté pour que les pharmaciens ne soient pas entraînés malgré eux dans les campagnes de distribution municipales ou régionales. Il conseille à ses confrères de se rapprocher de leurs syndicats locaux et des URPS. Car, souligne le président du Conseil central A « si dans certains cas, bien sûr on doit y participer, dans d'autres cas, il faudra veiller à ne pas mettre soudainement en danger l'activité de l'officine ».
Sur l'antenne de « France Inter » ce matin, Olivier Véran a livré plus de détails sur ces masques alternatifs dont la production pourrait atteindre 25 millions d'unités par semaine dès la fin du mois. « On a fait un choix rigoureux d'avoir des masques qui filtrent 70 % à 90 % des particules. Ces masques-là prennent un peu plus de temps à fabriquer et à produire mais on pourra les donner aux Français en leur disant que c’est un vrai gage de sécurité, a souligné le ministre de la Santé. Je préfère ça plutôt que dire aux Français de mettre une écharpe sur le nez ou de faire un masque avec un t-shirt. L’impression de protection n’est pas une protection. »
Concernant le prix auquel ils seront vendus, Olivier Véran a évoqué un prix situé entre 2 et 5 euros en se basant sur le prix de la production textile. L'encadrement des prix n'est toutefois « pas d'actualité », a estimé Agnès Pannier-Runacher.
Concernant l'autorisation de vente de masques grand public ou alternatifs, les élus du CNOP ont rappelé hier qu'ils en avaient fait la demande, conjointement avec les syndicats et les groupements, auprès du ministère dès le 6 avril. Carine Wolf-Thal, présidente du CNOP, a indiqué qu'elle avait « bon espoir que l'arrêté soit pris rapidement ». Et de préciser : « Nous sommes en contact avec les services du ministère et collaborons à la rédaction de cet arrêté qui devrait sortir de manière imminente. » Jérôme Parésys-Barbier, président du Conseil central D (adjoints d'officine) a insisté quant à lui « sur la qualité et sur le caractère différenciant de ces produits qui seront distribués en officine ».
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