L’ACCOMPAGNEMENT des patients asthmatiques est enfin une réalité. La loi Hôpital, patients, santé et territoire (HPST) de 2009 a consacré les missions d’éducation thérapeutique et d’accompagnement des patients par le pharmacien. Nouvelles missions précisées par la Convention nationale du 4 avril 2012 entre l’assurance-maladie et les pharmaciens. Les premiers entretiens concernant les patients sous AVK, mis en place en juillet 2013, ont permis aux officinaux de découvrir une autre approche de leurs patients, dans un espace de confidentialité, lors de longs échanges à bâtons rompus sur la compréhension de la maladie et du traitement.
Désormais aguerris aux entretiens, les pharmaciens vont pouvoir se lancer dans l’accompagnement des patients asthmatiques. En effet, la mission figure bien dans la Convention nationale de 2012 (avenant numéro 4), mais seule la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) l’a paraphée avec l’assurance-maladie en mai dernier. L’Union nationale des pharmacies de France (UNPF) et l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) n’ont pas signé, car ils estiment que la rémunération n’est pas à la hauteur de l’investissement des confrères dans l’accompagnement des patients asthmatiques. Quoi qu’il en soit, l’arrêté d’approbation de l’avenant est paru au « Journal officiel » du 2 décembre.
Sachant que, selon cet avenant, « 27 à 60 % des asthmatiques ne contrôlent pas bien leurs symptômes », le but de l’accompagnement est d’informer les patients sur leur traitement et leur maladie. Plus la compréhension est grande, plus le comportement du patient est adapté. Les pharmaciens auront aussi pour rôle d’évoquer les facteurs déclencheurs de l’asthme et les moyens de les éviter. Les patients concernés sont ceux sous corticoïdes inhalés, sans traitement de fond depuis au moins quatre mois mais ayant un traitement prévu pour plus de six mois. Il s’agit donc de patients chroniques en initiation ou en reprise de traitement, soit 750 000 patients éligibles au dispositif.
Libre arbitre.
Tout comme pour les entretiens AVK, l’asthmatique garde son libre arbitre pour participer à ce protocole, il a le choix du pharmacien accompagnateur et peut en changer pendant son parcours. L’officinal propose au malade d’entrer dans ce dispositif et lui remet un document d’information élaboré par l’assurance-maladie. S’il obtient son accord, il peut alors procéder à son adhésion en ligne sur le portail Internet de l’assurance-maladie. Le pharmacien est rémunéré à hauteur de 40 euros par patient accompagné, dès lors qu’il a mené deux entretiens (un seul si le premier entretien est effectué au cours du second semestre). La rémunération est versée « au cours du début du second semestre N +1, sur la base des entretiens pharmaceutiques réalisés au cours de l’année N et déclarés par le pharmacien désigné ». Le pharmacien s’engage pour sa part à se former et à actualiser ses connaissances afin de mener à bien cette nouvelle mission. La Haute Autorité de santé (HAS) met à disposition une fiche de suivi de l’entretien, ainsi qu’un guide d’accompagnement afin de les « aider à appréhender au mieux la conduite de l’entretien pharmaceutique », et notamment à s’adapter en fonction du niveau d’information et de connaissances du patient sur l’asthme et son traitement. Selon les estimations de l’assurance-maladie, chaque pharmacie participante pourrait accompagner, en moyenne, une trentaine de patients asthmatiques.
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