Si on ne connaît pas à encore à quel prix les pharmaciens pourront les facturer, un arrêté publié au « Journal officiel » entérine la possibilité, pour les officinaux, de réaliser des tests antigéniques sur prélèvement nasopharyngé pour le Covid-19.
Ce texte, publié le 16 octobre et qui modifie l'arrêté du 10 juillet 2020 prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face à l'épidémie de Covid-19, précise en effet qu'à « titre exceptionnel et dans l'intérêt de la protection de la santé (..) des tests rapides d'orientation diagnostique antigéniques nasopharyngés pour la détection du SARS-Cov 2 peuvent être réalisés » par les médecins, les infirmiers et les pharmaciens. Les conditions précises de leur réalisation ont été également affinées, ils pourront ainsi être proposés aux patients symptomatiques « âgés de 65 ans ou moins, qui ne présentent aucun risque de forme grave de la Covid-19 (..) dans un délai inférieur ou égal à quatre jours après le début des symptômes ». Contrairement à ce que la Haute Autorité de santé semblait indiquer dans ses différents avis, les personnes asymptomatiques pourront également être testées en pharmacie « hors personnes contact ou personnes détectées au sein d'un cluster ». Aucun patient susceptible de venir se faire tester en pharmacie n'aura besoin d'une confirmation de résultat par RT-PCR.
Le prix du prélèvement pour les pharmaciens libéraux est également connu : « 9,60 euros pour un prélèvement nasopharyngé et 5,76 euros pour un prélèvement salivaire ou oropharyngé ». Le prix de l'acte est encore, lui, au cœur des discussions. L'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) redoute qu'un montant trop bas ne dissuade bon nombre de pharmaciens de s'impliquer. L'USPO vise un prix de 45 euros, alors que la Caisse nationale d'assurance-maladie (CNAM) campe pour le moment sur ses positions et un tarif de 30 euros. À cela s'ajouterait « un forfait de 300 euros pour la distribution des tests aux autres professionnels de senté », précisent l'USPO et la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).
Parmi les autres conditions impératives à la réalisation de ces tests rapides : « disposer de locaux adaptés, dont un espace de confidentialité pour réaliser l'entretien préalable. » Il faut également être en possession des équipements de protection individuels suivants : masques FFP2, blouses, gants, charlottes, lunettes de protection ou visière. Une procédure d'assurance qualité précisera enfin « les modalités de recueil, transfert et stockage des données recueillies, en conformité avec la réglementation sur la confidentialité des données ». Des données qui devront être enregistrées sur la plateforme SI-DEP lorsqu'elle sera opérationnelle.
Si une formation sera nécessaire pour tous les officinaux qui souhaitent réaliser ces tests, elle reste encore à définir précisément. L'arrêté précise simplement pour l'instant qu'une « formation est dispensée aux professionnels qui seront conduits à réaliser les tests, pour l'utilisation des tests dans le respect des conditions prévues par le fabricant ».
Une liste des tests validés et ayant obtenu le marquage CE est par ailleurs disponible sur le site Internet du ministère de la Santé. Treize modèles figurent sur cette liste à la date du 19 octobre, un nombre qui est bien sûr susceptible d'évoluer.
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