Alors que la Haute Autorité de santé (HAS) a livré la semaine dernière son avis sur les tests antigéniques, l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a publié de son côté les résultats de l'évaluation qu'elle a menée sur la performance diagnostique de six modèles de ces tests rapides.
Si les tests des marques Coris, Biosensor, Abbott, Biosynex, Ng Biotech et Azz, présentent des « performances globalement satisfaisantes », aucun d'entre eux « ne répond aux exigences de performance diagnostique permettant une utilisation comme alternative à la PCR pour le diagnostic du Covid-19 chez des sujets symptomatiques ou des sujets contacts de patients infectés », détaillent les médecins et chercheurs de l'AP-HP/INSERM/université Paris Est-Créteil. Les modèles évalués les plus performants ont « une sensibilité globale de l’ordre de 60 % pour les trois premiers jours de symptômes », en deçà donc du seuil de 80 % fixé par la HAS et l'OMS. Leur sensibilité est encore plus faible au-delà de ces trois premiers jours.
L'évaluation, transmise à la HAS le 29 septembre, n'est pas totalement négative malgré tout. Comme le soulignent les chercheurs, les tests antigéniques constituent « un outil de choix pour la réalisation de dépistages de masse dans des populations à faible prévalence (aéroports à l’arrivée, universités, entreprises, collectivités, etc.), qui échappent aujourd’hui au dépistage par PCR ou qui engorgent inutilement les laboratoires de biologie médicale ». Cela grâce à « leur rapidité et leur simplicité de mise en œuvre » qui permettent notamment « une répétabilité des tests au sein de populations données », et « la détection de façon sensible des sujets infectés avec une forte charge virale, soit les sujets les plus contagieux ».
Les conclusions de l'AP-HP semblent donc conseiller l'usage de ces tests rapides antigéniques à un cadre plus restreint que ce qu'avait indiqué la HAS le 25 septembre. Pour rappel, l'Autorité s'était prononcée « en faveur de leur déploiement et de leur remboursement en diagnostic chez les patients symptomatiques » et ouvrait la voie à leur réalisation « en dehors des laboratoires de biologie médicale (en pharmacie, en cabinet de médecine générale, etc.) sous la forme d'un test rapide d’orientation diagnostique (TROD) ». Lors de sa conférence de presse hebdomadaire sur l'épidémie, le 1er octobre, le ministre de la Santé a d'ailleurs rappelé qu'il travaillait avec la HAS pour définir les modalités précises de leur déploiement mais qu'il était bel et bien prévu de « s'appuyer sur les pharmaciens et les médecins libéraux quand le moment sera venu ».
Les auteurs de l'étude ont enfin précisé que d'autres tests antigéniques étaient actuellement « en cours d'évaluation et feront l'objet d'actualisations de ces résultats ».
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