LE COUP d’envoi de la semaine européenne de la vaccination a été donné samedi dans les 53 pays d’Europe et près de 200 États dans le monde. L’occasion de sensibiliser les patients sur cet acte de prévention et de faire le point avec eux sur leurs vaccinations ou celles de leurs enfants. D’autant que, cette année, des nouveautés sont apparues. En effet, le calendrier vaccinal 2013, publié au « Bulletin épidémiologique hebdomadaire » (BEH) du 19 avril, prône la simplification. « Avec l’ajout de nouvelles recommandations, au fil des années, le calendrier vaccinal français est devenu de plus en plus complexe et de plus en plus chargé », explique le Pr Daniel Floret, président du Comité technique des vaccinations (CTV). Par exemple, avant l’âge de deux ans, un enfant pouvait jusqu’à présent recevoir entre dix à treize injections. Une aberration. Depuis 2008, le Comité technique des vaccinations du Haut conseil de la santé publique (HCSP) cherche donc à simplifier ce calendrier, avec le double objectif « d’assurer à tous les âges de la vie une protection optimale en n’administrant que le strict nombre d’injections vaccinales nécessaires et rendre le nouveau calendrier plus facilement lisible et mémorisable, donc applicable ». Après plusieurs années de réflexion, d’auditions et de comparaisons internationales, le HCSP vient donc de rendre sa copie. L’enjeu est de taille, car il s’agit aussi de faire mieux accepter les vaccinations par les professionnels de santé et améliorer du même coup la couverture vaccinale.
• Ainsi, chez le nourrisson, le schéma de primovaccination contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la coqueluche et Haemophilus influenzae de type « 3+1 » (trois injections à un mois d’intervalle suivies d’un rappel entre 16 et 18 mois) est remplacé par un schéma de type « 2+1 ». En clair, la vaccination comporte désormais l’administration de deux doses de vaccin à 2 et 4 mois, suivies d’un rappel avancé à l’âge de 11 mois.
L’administration de la première dose de vaccin ROR (rougeole, oreillons et rubéole) est repoussée à l’âge de 12 mois, quel que soit le mode de garde, en dehors de période épidémique. La seconde injection est, quant à elle, recommandée entre 16 et 18 mois. « L’administration à l’âge de 9 mois de la première dose de vaccin contre la rougeole, la rubéole et les oreillons chez les enfants admis en collectivité n’a pas de justification en dehors de périodes épidémiques, explique le Pr Floret. Elle est en outre moins efficace que si elle est administrée plus tard. »
• Chez l’enfant et l’adolescent, l’accent est mis sur le renforcement de la protection contre la coqueluche. Un rappel à 6 ans est donc désormais recommandé, en même temps que celui prévu à cet âge contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite.
Pour les filles, la vaccination contre le papillomavirus est maintenant conseillée entre 11 et 14 ans. « Ceci doit permettre de coadministrer une dose de ce vaccin avec le rappel diphtérie, tétanos, polio et coqueluche prévu à cet âge », précise Daniel Floret.
• Chez l’adulte, la simplification du calendrier porte avant tout sur les rappels de vaccination contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite, dont les dates d’administration des dernières doses échappent à tout le monde. Le HCSP propose donc des rappels non plus à intervalle de temps, mais à âge fixe : 25 ans, 45 ans et 65 ans ; puis, 75 ans, 85 ans… « Les données scientifiques et épidémiologiques accumulées au cours des dernières années permettent d’affirmer que la durée de protection conférée par ces vaccins va bien au-delà de 10 ans, justifie le président du CTV. L’intervalle entre les rappels de l’adulte est donc porté de 10 à 20 ans. Toutefois, à partir de 65 ans, cet intervalle reste à 10 ans du fait de l’immunosénescence. » Le premier rappel de 16-18 ans est supprimé et remplacé par une injection à 25 ans avec les valences diphtérie, tétanos, polio et coqueluche. « L’administration d’un rappel coquelucheux à cette période de fécondité maximale devrait améliorer la protection des petits nourrissons contre la coqueluche, alors qu’ils sont habituellement contaminés par un adulte et le plus souvent par un des parents », estime Daniel Floret. Plus globalement, il espère que le nouveau calendrier proposé rencontrera « une adhésion rapide et forte des professionnels comme du grand public et que, dans le contexte actuel de doutes et de réticences, cette innovation donnera un nouvel élan à la vaccination en France. »
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