« IL EST NÉCESSAIRE d’élargir et banaliser les dépistages, car aujourd’hui, 50 000 sur 150 000 personnes infectées par le sida ne se savent pas contaminées. » Entourée de Thanh Le Luong, directrice générale de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES), de Didier Houssin, directeur général de la santé, et de Caroline Gardette, de l’Institut de veille sanitaire, Nora Berra a lancé la nouvelle campagne de lutte contre le sida, dont Xavier Bertrand a souligné l’importance. L’enjeu est, dans le sillage du plan 2010-2014, de banaliser le dépistage. Une personne sur quatre découvre sa séropositivité à un stage d’immunodépression avancé. Or, un dépistage tardif diminue l’efficacité de la prise en charge et augmente le risque de contamination.
La nouvelle campagne s’adresse à plusieurs publics. Les médecins, autorisés depuis le 9 novembre à effectuer des tests rapides sur les populations à risque, recevront, outre une affiche pour leur cabinet, un document intitulé « Dépistage du VIH et des infections sexuellement transmissibles IST ». Ce livret est destiné à les inciter à proposer des dépistages à leur patientèle, surtout quand elle est à risque, et à les aider à annoncer des résultats positifs. Nora Berra et Didier Houssin espèrent, malgré les appréhensions ou réticences des praticiens, que le thème de la banalisation créera un déclic et les amènera à davantage d’audace.
Un spot de 30 secondes, qui met en scène la recherche et sa mise en péril par la contamination, sera diffusé sur les écrans de télévision et de cinéma, afin d’alerter le grand public sur l’importance du dépistage. Des affiches d’information, dans les institutions, une annonce dans la presse, et des brochures d’information sur les préservatifs, en braille, compléteront le dispositif.
Populations à risque.
Les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes d’Afrique subsaharienne sont particulièrement touchés par le VIH, les premiers connaissant en 2009 une augmentation du nombre de découvertes de séropositivité (2 500 contre 2 250 en 2008). Chez les migrants, le taux d’incidence du VIH est de 30 à 70 fois plus élevé que chez les Français. Le ministère et l’INPES prévoient à leur égard des actions bien spécifiques, sur Internet pour les homosexuels et sur les antennes de Africa n°?1, pour les populations d’origine subsaharienne.
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