Le ministre de la Santé, Olivier Véran, indique que 18 % des pharmacies sont en rupture de stock de vaccins antigrippaux « à date ». Mais pour l’Ordre comme pour les syndicats, il est bien difficile de connaître les stocks réels des officinaux. La FSPF va relancer un sondage auprès des pharmaciens.
Interviewé ce matin sur RTL, le ministre de la Santé affirme que 18 % des pharmacies sont, « à date », en rupture de stock de vaccins grippe mais que « beaucoup se font réapprovisionner » et que la campagne de vaccination continue « jusqu’au mois de décembre ». Des propos qui rappellent ceux de Brigitte Bourguignon, ministre déléguée chargée de l’autonomie, devant l’Assemblée nationale le 27 octobre dernier. Elle parlait alors de tensions d’approvisionnement pour 16 % des officines.
Mais d’où viennent ces chiffres ? Ils se basent, selon Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (…), sur les facturations des pharmacies. « Cela veut dire que 18 % des pharmacies n’ont facturé aucun vaccin grippe dans la journée, mais ce chiffre n’est pas suffisant pour parler de ruptures. Au vu de la forte demande au comptoir, il faut aussi prendre en compte les pharmacies qui facturent moins de 10 vaccins dans la journée, car cela signifie qu’elles ne délivrent que les vaccins déjà réservés par des patients et donc qu’elles continuent de refuser la délivrance de vaccins à toutes les autres personnes. » Malgré une amélioration des stocks cette semaine grâce à la livraison d’1,5 million de doses aux officines, Gilles Bonnefond relève que « 70 % des pharmacies sont en difficulté ».
Pour Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France, la seule certitude est que, en octobre, 8,5 millions de doses ont été délivrées sur les 11 millions que les officines doivent avoir à disposition au cours de la campagne de vaccination. « Pour ma part, mon officine fait clairement partie des 18 % évoqués par le ministre de la Santé - et j’ai le sentiment que nous sommes nombreux à faire partie de ces 18 % - dans le sens où je n’ai plus de vaccins et je n’en aurais pas d’autres puisque toutes les doses prévues ont été livrées. À moins que je ne bénéficie du stock d’État. » Philippe Besset rappelle aussi le sondage réalisé par l’Ordre des pharmaciens en début de campagne, où 83 % des pharmaciens indiquaient ne plus avoir de stock avant de bénéficier d’une deuxième livraison de la part des laboratoires. « Ce qui est inquiétant, c’est que nous refusons des vaccins à des gens pour cause de rupture de stock et que, même si une pharmacie en reçoit à nouveau les semaines suivantes, rien ne garantit que ces gens vont revenir pour obtenir le vaccin. »
Pierre Béguerie, président de la section A de l'Ordre (titulaires) confirme la difficulté d’avoir des chiffres arrêtés et consolidés, ainsi que les nombreuses remontées de pharmaciens qui n’ont plus de stock. « Certains attendent déjà le déblocage des 450 000 doses du vaccin de GSK issues du stock d’État, qui devraient a priori être mises à disposition des officines fin novembre ou début décembre. Devraient ensuite suivre 200 000 doses du vaccin de Sanofi conditionnées en boîte de 10, toujours du stock d'État, mais qui ne sont pas encore arrivées sur le sol français. »
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