Depuis une dizaine de jours, cinq pharmacies (deux à Paris, une à LIlle et deux dans le Sud-Est) vaccinent des patients contre la variole du singe. Lors d'une réunion organisée le 18 août, le ministère de la Santé et les syndicats ont fait un premier bilan de cette expérimentation.
Philippe Besset a fait le point jeudi après-midi avec les services du ministère de la Santé sur l'avancée et les perspectives de la vaccination contre la variole du singe en officine. Premier enseignement pour le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) : « Les patients sont contents, l'expérimentation se passe remarquablement bien de ce point de vue là. En une semaine, les cinq pharmacies ont vacciné près de 400 personnes », précise Philippe Besset.
En termes d'organisation, les remontées du terrain démontrent toutefois que cet acte s'avère particulièrement chronophage pour les pharmaciens. « En effet, cela prend beaucoup plus de temps que ce que l'on pensait », confirme Philippe Besset. « Il y a beaucoup de conseils à donner aux patients, en matière de santé sexuelle et de prévention associée, car nous n'avons pas encore de certitude absolue sur l'efficacité du vaccin qui est utilisé. Il est donc important d'associer le vaccin au respect de mesures barrières et cela prend du temps de tout expliquer » Autre bémol pour l'instant : « On n'a pas encore réglé la question de l'acheminement du vaccin. C'est un processus lourd et qui constitue une charge de travail très importante pour les pharmaciens hospitaliers », relève le président de la FSPF.
Lancée le mercredi 10 août, l'expérimentation doit normalement s'étaler sur une période de deux semaines même si aucune date de fin officielle n'a été fixée. « Les cinq pharmacies participantes vont continuer jusqu'au 28 août au minimum. Cela, nous en sommes certains », annonce Philippe Besset. « À cette date, on envisagera peut-être une extension à quelques pharmacies supplémentaires, peut-être une petite dizaine tout au plus. En l'état actuel, le ministère n'a pas l'intention de permettre la vaccination contre la variole du singe en officine à une plus grande échelle ». Du côté du ministère, il n'est donc absolument pas question d'impliquer davantage de pharmacies, comme l'avaient réclamé plusieurs associations dont Act-Up Paris ou AIDES.
Philippe Besset continue par ailleurs d'œuvrer pour qu'une rallonge budgétaire soit accordée aux pharmaciens impliqués dans l'expérimentation. Il attend également un retour des autorités sanitaires concernant la vaccination des patients venus des pays voisins, notamment de Belgique. « Les vaccins appartiennent à l'État et ce dernier est d'accord pour qu'ils puissent être administrés aux personnes venues d'autres pays de l'Union européenne. En revanche, comment l'acte est-il remboursé dans ce cas-là ? Pour l'instant je n'ai pas eu de réponse », explique Philippe Besset.
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