En préambule, le ministre a tenu à redire sa « gratitude et fierté car les pharmaciens ont répondu présents (N.D.L.R., dans cette crise). Ils ont montré qu’ils étaient une pierre angulaire du système de santé avec un maillage territorial efficace garant de sa réactivité. ».
C’est Pierre Béguerie, président de la section A (Titulaires), qui a ouvert les débats : « Pensez-vous pouvoir lever les freins qui complexifient les missions des pharmaciens ? » Olivier Véran, convaincu que la place du pharmacien est encore amenée à se renforcer, a rappelé qu’il avait déjà levé certains blocages rencontrés notamment sur les tests et les vaccinations. Et qu’il continuera dans ce sens. Quant au rôle du pharmacien dans les prochaines années, le ministre voit celui-ci évoluer vers encore plus de missions et d’autonomie et le renforcement du travail en collaboration. Cela pourrait passer par le renouvellement des ordonnances et l’extension du champ de la prescription par les pharmaciens, illustre Oliver Véran, qui se dit par ailleurs favorable à l’universitarisation de la formation des préparateurs en pharmacie.
Le Coronavirus au centre des échanges
Sans surprise, le Covid a focalisé nombre de questions. Pour Olivier Véran, les soignants sont clairement les porte-drapeaux de la vaccination anti-Covid. Et parmi eux, « le pharmacien a une forte influence en termes d’incitation », a confirmé Carine Wolf-Thal. De fait, en deux jours seulement, déjà 15 000 pharmacies se sont inscrites pour commander des doses du vaccin anti-Covid. Si pour le moment la quantité est fixée à 2 flacons par pharmacie, à partir d’avril les livraisons seront plus abondantes. « Il faudra alors vacciner vite. Dès lors, toute aide sera la bienvenue. Les pharmaciens retraités et les étudiants en 6e année pourront par exemple prêter main-forte », augure le ministre.
En attendant ce surcroît de stock, les pharmaciens peuvent-ils utiliser les flacons non récupérés par les médecins ? La question est directe. Réponse gênée d’un ministre soucieux d’éviter le conflit entre les deux professions : « non… pour le moment. »
Quant à l’opportunité des autotests, le ministre dit attendre les avis de la Haute Autorité de santé (HAS) pour trancher. « Cela pose aussi la question de la traçabilité des cas positifs qui ne sera plus garantie hors système Sidep », fait-il toutefois remarquer.
Pas seulement interrogé, le ministre a également été interpellé. « La communication des autorités de santé laisse peu de temps aux professionnels de santé pour réagir et ceux-ci sont souvent mis au courant des mesures en même temps que le grand public », a ainsi déploré un pharmacien. « Nous sommes en gestion de crise », s’est excusé le ministre, tout en promettant de s’améliorer sur ce point. Dont acte.
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