À 10 heures, ce matin, les représentants de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) se sont retrouvés autour de leurs présidents, Philippe Besset et Pierre-Olivier Variot, pour le début des négociations conventionnelles avec l’assurance-maladie. Lysa Da Silva, présidente de l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF), assiste également à ces discussions qui engagent l’avenir économique de la profession pour les années à venir.
Le top départ a été donné ce matin à 10 heures, dans les locaux de la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM). Les syndicats de la profession avec, à leur tête, Philippe Besset et Pierre-Olivier Variot, ont débuté une série de séances de négociations qui devrait les mener dans quelques semaines à obtenir des garanties pour l’économie officinale des prochaines années.
Une échéance très attendue depuis la signature de la convention pharmaceutique, le 10 mars 2022. « Le timing est le bon », se félicite Philippe Besset. Le président de la FSPF rappelle qu’il était important au printemps 2022 de décorréler le volet économique des activités Covid. De fait, le contexte est aujourd’hui radicalement différent. L’inflation, l’augmentation des charges et des salaires et les pénuries de médicaments ont vite fait oublier le souffle que le Covid avait apporté aux finances de l’officine. C’est donc un bras de fer qui s’engage. Entre, d’une part, les syndicats soucieux d’assurer la pérennité de l’entreprise officinale et de préserver l’intégrité d’un maillage de plus en plus attaqué par les difficultés financières et d’autre part, l’assurance-maladie obéissant à des contraintes budgétaires plus drastiques que jamais.
Le timing est doublement le bon, insiste Philippe Besset, qui rappelle que cette convention ne sera pas parasitée par le calendrier électoral. « Contrairement aux précédentes qui se trouvaient en porte à faux par rapport à l'élection présidentielle. » Les jalons, qui seront posés dans les semaines à venir, et les gages que donnera l'assurance-maladie, engageront donc toute la profession, puisqu’à chacune de ses missions devront correspondre les moyens qui lui permettront de les réaliser. Cet enjeu justifie pleinement la présence des étudiants ce matin. « C’est notre futur exercice professionnel qui se joue à la table des négociations avec l’assurance-maladie », affirme Lysa Da Silva, présidente de l’ANEPF.
Des négociations qui s’annoncent cependant houleuses. « Les premières projections de l’assurance-maladie qui ont été portées à notre connaissance sont virulentes », déclare Pierre-Olivier Variot, qui s’attend à des batailles de chiffres. Les syndicats ont, de leur côté, annoncé depuis plusieurs semaines leur revendication, estimant à un milliard d’euros les revalorisations nécessaires au réseau. « Attention, il ne s’agit pas de cadeaux, tient à préciser le président de l’USPO, en retour, grâce à notre engagement, nous permettons à l’assurance-maladie de faire des économies substantielles, que ce soit grâce à la prévention, un meilleur usage des médicaments, les biosimilaires… Il ne faut pas l’oublier. » Cet argument choc sera-t-il entendu par Thomas Fatôme, directeur général de l’assurance-maladie ? Réponse dans les prochaines semaines.
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