Née la même année que la loi HPST, Pharma Système Qualité (PHSQ) compte autant d’applications, sinon plus. Car 15 ans après sa création, rappelle Laetitia Hible, sa présidente, l’association dédiée à la qualité de l’exercice officinal ne compte pas moins de 4 601 pharmacies ayant bénéficié de sa démarche, mais aussi la mise en œuvre en février 2021 en Bretagne d’OSyS, un modèle de prise en charge des soins non programmés article 51*, désormais décliné dans deux autres régions, et le lancement de la labellisation ECOR pour une pharmacie écoresponsable. De quoi se rendre incontournable parmi les interlocuteurs de la profession, « y compris auprès des pouvoirs publics » , se félicite Martine Costedoat, directrice générale de PHSQ. Les syndicats de pharmaciens tout comme les groupements savent à quel point Pharma Système Qualité est un allié précieux quand il s’agit de faire reconnaître le pharmacien dans son rôle de professionnel de santé.
Services payants
Avec un tel bilan, nombre d’associations peineraient à se renouveler. Ce n’est pas le cas de PHSQ qui accompagne aujourd’hui 2 720 pharmaciens dans leur démarche qualité (soit 13 % du réseau), 17 groupements et a enregistré 180 nouveaux adhérents depuis le début de l’année, explore de nouveaux champs du possible. Ciblant des leviers de croissance hors du champ conventionnels pour l’officine, PHSQ entend garder une longueur d’avance dans la prospection de modèles qui permettraient à la pharmacie de demain de conserver à la fois ses activités de dispensation du médicament – son cœur de métier — tout en assurant une nouvelle source de revenus à l’entreprise officinale.
Au cours de son colloque du 16 mai à Paris, PHSQ a identifié plusieurs pistes. La première est la diversification de l’offre de services payants : dépistage, vaccination, envoi d’ordonnances, téléconsultation, rendez-vous pour le suivi des traitements, livraison… En effet, les enquêtes régulièrement menées par Pharma Système Qualité depuis 2018 démontrent que la population est prête à mettre le prix pour accéder à ces services. Autre axe de développement possible : l’interprofessionnalité. En effet, comme le souligne Matthieu Saulnier, pharmacien à Nanterre (Hauts-de-Seine), co-président de la CPTS de Nanterre et vice-président de la fédération des URPS, l’appartenance à une CPTS ou à une MSP peuvent également constituer un nouveau gisement d’activités pour le pharmacien, pourvu que celui-ci soit aux manettes de l’entité.
Créativité
Pour développer ces diversifications de leur exercice, notamment en interpro, les pharmaciens peuvent s’appuyer sur des sources de financement tant à l’échelle nationale qu’au plan régional. À titre d’exemple, le Fonds pour l’innovation dans la recherche (FIR) dispose de plus de 4 milliards d’euros, affectés aux ARS pour mener – entre autres- des projets innovants type article 51 * dans un cadre extra-conventionnel.
Autres axes de diversification possibles, estime Me Issaure Bouvier, avocate spécialisée en droit de la santé, la collaboration avec des structures type EHPAD ou l’investissement dans des actions de dépistage en concertation avec des complémentaires santé, sont autant d’autres niches exploitables. « Tout ce qui n’est pas interdit est permis ! », n’hésite-t-elle pas à déclarer, faisant notamment référence à la vente de produit et la mise en place de service. La seule ligne rouge étant, selon elle, le code de déontologie. Et le code de la santé publique qui mentionne la notion de charlatanisme. Appelant les pharmaciens à user de créativité, elle met en garde néanmoins à ne pas empiéter sur les compétences des médecins. Le même discernement est requis dans l’étude des modèles étrangers. Les systèmes de santé, notamment leur mode de financement, divergeant de notre Sécurité sociale, les exemples venus d’ailleurs, pour stimulants qu’ils soient, sont rarement transposables. Exception faite de netCare, le modèle suisse de prise en charge des soins non programmés, basé sur le « triage » par l'officinal, dont s’est largement inspiré OSyS.
*Loi de financement de la Sécurité sociale pour 2018
Auvergne-Rhône-Alpes
Expérimentation sur les entretiens vaccination
Excédés par les vols et la fraude à l’ordonnance
Des pharmaciens marseillais créent un groupe d’entraide sur WhatsApp
Cas de comptoir
Douleur et fièvre au comptoir
Gestion comptable
Fidéliser sa clientèle ? Oui, mais pas à n’importe quel prix