Alors que plusieurs pays européens ont décidé de suspendre la vaccination contre le Covid-19 avec AstraZeneca chez les populations jeunes, l’Agence européenne du médicament (EMA) affirme que, à ce stade, il n’y a pas de raison de restreindre son utilisation. Les experts réunis cette semaine n’ont, pour l’instant, pas trouvé de facteur de risque lié à l’âge, au sexe ou aux antécédents médicaux.
Le comité d’experts indépendants réunis par l’EMA – incluant notamment des hématologues, des neurologues et des épidémiologistes - n’a pas déterminé, pour le moment, de facteurs de risque spécifique à la survenue de thromboses rares chez les personnes vaccinées avec AstraZeneca. Lors d’un point presse hier après-midi, la directrice de l’agence, Emer Cooke, a précisé que ce comité n’avait pas établi que l’âge pouvait être un facteur de risque. Bien que l’incidence soit plus élevée chez les femmes jeunes parmi les cas signalés, l’EMA souligne que c’est la population la plus vaccinée avec AstraZeneca. De même, le comité d’experts n’a pas identifié de facteur de risque lié au sexe ou à des antécédents médicaux.
Pour l’EMA, le lien entre le vaccin d’AstraZeneca et les cas de thromboses rares est « possible mais pas prouvé » et les bénéfices du vaccin « dans la protection des personnes du Covid-19, avec les risques associés de décès et d’hospitalisation, l’emportent largement sur les risques possibles ». En conséquence, il n’y a pas lieu de le restreindre à certaines populations. Pour rappel, l’agence du médicament française a confirmé vendredi dernier l’existence d’un lien possible entre ce vaccin et l’apparition de thromboses rares tout en concluant à une balance bénéfice-risque positive.
Les premières conclusions de l’EMA se basent sur l’analyse de 62 cas de thromboses rares apparues après vaccination avec AstraZeneca signalés au 22 mars dans le monde entier, dont 44 cas rapportés dans les 30 pays de l’Espace économique européen (EEE) où 9,2 millions de doses d’AstraZeneca ont été administrées. Parmi ces cas, 14 décès ont été enregistrés.
L’EMA poursuit ses analyses et continue à y inclure les nouveaux cas rapportés par les différents pays. Elle communiquera en fin de semaine prochaine des « recommandations actualisées » pour Vaxzevria, le nom nouvellement attribué au vaccin d’AstraZeneca, et rappelle que la pharmacovigilance sur les vaccins se poursuit « en continu ».
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