Les autotests seront pris en charge par l'assurance-maladie à partir de lundi 20 décembre, et ce jusqu'au 2 janvier. Pour être prêts, les pharmaciens sont invités à commander dès maintenant.
Le gouvernement prévoit d'instaurer, à partir de ce lundi 20 décembre, le remboursement à hauteur de deux autotests par personne et pour une durée couvrant uniquement les fêtes de fin d’année, comme l'a annoncé Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) ce midi à la sortie d'une séance de négociation avec l'assurance-maladie. Le tarif est fixé à 4,20 euros par autotest. Le président de la FSPF a invité les pharmaciens à s'approvisionner dès aujourd'hui.
Pierre-Olivier Variot, président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO), précise toutefois que cette dispensation d'autotests sera conditionnelle. « Elle s'adressera à des patients vaccinés, asymptomatiques et non cas contact, pour lesquels le pharmacien n'aura pas le temps de réaliser un TAG », expose-t-il en ajoutant que son syndicat souhaitait le maintien du tarif actuellement en vigueur, soit 5,20 euros.
Cependant, le dispositif gouvernemental pourrait rapidement se heurter à une difficulté importante : celle du manque de disponibilité d’autotests sur le territoire français. Car ni les fabricants, principalement chinois, ni les importateurs ne semblent être en mesure de faire face aussi rapidement à une demande massive. De plus, pour l’heure, aucune information n’a été communiquée aux acteurs logistiques de la profession qui, à bas mot, redoutent un remake du scenario de l’affaire des masques en mai 2020. Ils ont jusqu’à présent anticipé un accroissement de la demande en prévision des fêtes, sans détenir d'information sur cette nouvelle intention du gouvernement.
Bien que les autotests soient essentiellement approvisionnés en direct, les grossistes-répartiteurs se sont préparés depuis plusieurs semaines à une hausse des commandes. L'OCP observe une augmentation constante, depuis la semaine du 22 novembre, sur les commandes d’autotests de ses clients. Il distribuait à la mi-décembre 7 fois plus d’autotests que début novembre. Et la semaine dernière, la demande en autotests a crû de 1,5 fois par rapport à la semaine précédente qui, elle-même, avait vu les commandes doubler. « Nous sommes en tension d’approvisionnement. Tout ce que nous mettons à disposition est immédiatement vendu et distribué, constate le grossiste-répartiteur, si nous suivons la tendance actuelle, nous devrions avoir 2 semaines de stock… »
Les groupements se tiennent prêts à réactiver – en urgence - un plan d’approvisionnement identique à celui qu’ils avaient actionné pour les masques. « L’histoire se répète », soupire Alain Grollaud, président de Federgy, la chambre syndicale des groupements et enseignes de pharmacies. De même, les groupements adhérents de l’Union des groupements de pharmaciens d’officine (UDGPO), qui représentent 3 000 pharmacies, ont anticipé sur la hausse de la demande, déclare Laurent Filoche, son président.
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