Le ministère de la Santé souhaite lancer d'ici à la fin du mois une campagne de sensibilisation sur la bronchiolite afin de renforcer la prévention de cette maladie qui met à rude épreuve les services d'urgences pédiatriques depuis plusieurs semaines.
« L’épidémie de bronchiolite touche désormais l’ensemble des régions de France métropolitaine avec le passage de la Corse en phase épidémique », souligne Santé publique France dans son dernier bulletin épidémiologique consacré à cette maladie. Selon ce document, 4 100 enfants de moins de 2 ans ont été vus aux urgences entre le 1er et le 7 novembre pour cause de bronchiolite et 35 % d'entre eux ont été hospitalisés. Particulièrement précoce cette année, la bronchiolite met sous tension des services d'urgence épuisés par des mois passés à affronter le Covid-19. « Les services de réanimation pédiatriques sont pleins, les urgences débordent, la médecine de ville fatigue, surtout après vingt mois de pandémie. On est au bout de nos possibilités », alerte le Pr Robert Cohen, président du Conseil national professionnel de pédiatrie, dans les colonnes du « Parisien ». Invité sur « France Info », le Pr Rémi Salomon partage cette inquiétude, d'autant plus que l'on « n'est pas encore au pic de la bronchiolite ». Le chef de service à l'hôpital Necker (Paris) a voulu rappeler à tous qu'il y a 2 ans des nourrissons vivant à Paris ont dû être hospitalisés à 200 km de la capitale parce que les hôpitaux étaient surchargés et ce, alors même que le Covid-19 n'avait pas encore fait son apparition. « Aujourd'hui, le problème, c'est qu'à 200 km, c'est saturé aussi », prévient le Pr Salomon.
Face aux risques que fait peser une augmentation du nombre de cas de bronchiolite associé à une recrudescence du nombre de cas de Covid et à une possible flambée de la grippe saisonnière (dont on ne relève pour l'instant que des cas « sporadiques », selon Santé publique France), le ministère de la Santé veut sensibiliser les jeunes parents. Des travaux sont en cours avec la Société française de pédiatrie afin de mettre au point une campagne d'information qui devra délivrer des conseils de base, en particulier sur les gestes barrières. Une campagne qui devrait cibler en priorité les nourrissons. « C'est surtout chez les tout-petits que la bronchiolite est grave, les trois premiers mois », rappelle le Pr Salomon qui appelle notamment les parents à « limiter les visites et à ne pas emmener les bébés dans les lieux où il y a du monde ».
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