Le comité d'experts désigné par l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) estime qu'il est « pertinent d'autoriser l'usage du cannabis thérapeutique » dans certaines indications mais exclut toute forme fumée.
Fort attendues, les premières conclusions des experts ont été publiées ce matin par l'ANSM. Après trois réunions et de nombreuses auditions (lire notre article « abonné »), le comité scientifique spécialisé temporaire (CSST) a listé les situations thérapeutiques dans lesquelles l'utilisation du cannabis thérapeutique est jugée pertinente : dans les douleurs réfractaires aux thérapies (médicamenteuses ou non) accessibles, dans certaines formes d'épilepsie sévères et pharmacorésistantes, dans le cadre des soins de support en oncologie et dans la spasticité douloureuse de la sclérose en plaques. Les experts précisent que l'usage du cannabis thérapeutique peut être envisagé en complément ou en remplacement de certains traitements.
Dans tous les cas, le CSST préconise un suivi des patients traités à l'aide d'un registre national pour assurer une évaluation du rapport bénéfice/risque, ainsi qu'une évaluation régulière des effets indésirables par les réseaux de pharmacovigilance et d'addictovigilance. En revanche, si les experts insistent sur l'importance de faire évoluer la législation, ils précisent bien qu'au regard des risques pour la santé, la voie d'administration fumée pour le cannabis thérapeutique est à exclure.
L'ANSM indique prendre connaissance des travaux du comité d'experts et va décider « dans les prochains jours des suites à donner à ces travaux, notamment sur les modalités éventuelles de la mise à disposition du cannabis à visée thérapeutique en France ». Le CSST doit maintenant détailler les modalités de mise en œuvre, les voies d'administration possible du cannabis thérapeutique, les voies d'obtention des produits et un éventuel remboursement par l'assurance-maladie. Interrogée sur le sujet l'été dernier, la ministre de la Santé Agnès Buzyn ne s'était pas opposée à l'idée (lire notre article « abonné »).
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