Son avis était attendu depuis de longues semaines. Ce 30 mars, la Haute Autorité de santé (HAS) recommande de mettre fin à l'obligation vaccinale contre le Covid-19 pour les professionnels de santé. Le ministère s'est déjà engagé à suivre ces recommandations.
L'obligation vaccinale contre le Covid-19 pour les professionnels de santé vit peut-être ses derniers jours. C'est en tout cas ce que préconise la HAS, dans un avis rendu ce 30 mars. Si la vaccination anti-Covid ne doit plus être imposée aux professionnels de santé, « cela ne remet pas en question l’intérêt de cette vaccination, que ce soit en milieu professionnel ou en population générale », précise toutefois la HAS. L'autorité sanitaire estime en effet que cette vaccination doit toujours être fortement recommandée à l'ensemble des professionnels de santé et étudiants des secteurs sanitaire et médicosocial, « y compris les rappels à distance de la primovaccination ». La HAS rappelle en outre que ces préconisations sont susceptibles d’évoluer en fonction de l’évolution des données et du contexte sanitaire.
Pour forger cet avis, qu'elle avait déjà évoqué il y a plusieurs semaines, la HAS « a pris en compte les données épidémiologiques, la couverture vaccinale de la population générale et des professionnels, la disponibilité des vaccins et les dernières données d’efficacité et de sécurité ». Elle s'est aussi appuyée sur les contributions issues de la consultation publique organisée entre le 20 février et le 3 mars.
ACTUALISATION : Dans la foulée de la publication de l'avis de la HAS, le ministère de la Santé a confirmé le 30 mars à 18 h qu'il suivrait ces recommandations. Sans attendre de connaître la position du Comité consultatif national d'éthique (CCNE), appelé à se prononcer en avril, le ministère a annoncé que les soignants actuellement suspendus car non vaccinés contre le Covid (0,3 % des soignants selon une estimation) allaient être réintégrés. Un décret sera publié en ce sens.
Dans son avis du 30 mars, la HAS s'exprime aussi sur deux autres vaccinations. Elle « recommande fortement la vaccination contre la diphtérie, le tétanos, et la poliomyélite pour les étudiants et les professionnels, sauf à Mayotte où elle devrait rester obligatoire ». En revanche, elle se prononce en faveur du maintien de l'obligation vaccinale contre l'hépatite B pour les étudiants et les professionnels exerçant dans un établissement ou organisme public ou privé de prévention ou de soin et qui sont exposés à un risque de contamination. Elle préconise même que la vaccination contre l'hépatite B devienne obligatoire « pour les professionnels libéraux exerçant leur activité hors d’un établissement ou organisme de prévention ou de soins et qui sont susceptibles d’être exposés à un risque de contamination ou d’exposer les personnes dont ils ont la charge ».
Après cet avis sur les vaccinations obligatoires, la HAS se prononcera, en juillet, sur les vaccinations qui sont simplement recommandées aujourd'hui aux professionnels de santé : coqueluche, grippe, hépatite A, rougeole, oreillons, rubéole et varicelle. Une nouvelle consultation publique, visant à recueillir les contributions des parties prenantes, sera lancée en mai.
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