L’Agence européenne du médicament (EMA) a annoncé hier avancer sa réunion pour statuer sur l’homologation du vaccin de Pfizer-BioNTech au 21 décembre. Alors que 6 pays dans le monde ont commencé à vacciner contre le Covid, la France espère pouvoir se lancer fin décembre.
La campagne de vaccination en Europe contre le Covid-19 pourrait débuter avant la fin de l'année, en ciblant d'abord des publics prioritaires, a annoncé le gouvernement. Et selon Emmanuel Macron, elle devrait être lancée le même jour dans tous les pays européens.
Pour accélérer la procédure, l’EMA a annoncé hier qu’elle avançait sa réunion concernant l’homologation du vaccin de Pfizer-BioNTech du 29 au 21 décembre. Pour que le vaccin puisse commencer à être administré en France, il faudra encore une autorisation européenne de libération de lots qui devrait intervenir dans la foulée, et l’avis de la Haute Autorité de santé (HAS) qui promet d’être rapide, peut-être même « avant Noël », a indiqué Élisabeth Bouvet, présidente du Comité technique des vaccinations (CTV) de la HAS, auditionnée ce matin par la commission des affaires sociales du Sénat. Une procédure accélérée qui permettrait de commencer la vaccination encore plus tôt que prévu… dès lors que les lots seront livrés en France.
De son côté, la Haute Autorité de santé a réaffirmé le principe d’une vaccination non obligatoire et sur prescription médicale et d’un élargissement des compétences vaccinales, notamment des infirmiers et des pharmaciens, « qui pourrait être envisagé lorsque le nombre de doses et le type de vaccins permettront de diversifier les lieux de vaccination ».
De plus, les recommandations vont s’enrichir au fil de l’eau. La présidente de la HAS Dominique Le Guludec a annoncé la publication d’un nouvel avis dès ce soir. Sous réserve de l’avis à paraître, la présidente de la HAS explique ainsi que les personnes ayant eu un Covid qui a été bien documenté n’auront pas besoin d’être vaccinées. « Il n’y a pas d’effet secondaire observé dans les essais cliniques chez les personnes précédemment infectées et guéries puis vaccinées, il n’y a donc pas de contre-indication à les vacciner. Mais au vu du peu de cas de réinfections rapportés – 12 en France – nous considérons à ce stade qu’il n’y a pas d’indication à vacciner ces personnes. » Une position qui pourra évoluer si le nombre de récidives de Covid venait à augmenter.
La HAS, tout comme le Comité d’orientation de la stratégie vaccinale anti-Covid-19 présidé par Alain Fischer, mise sur les professionnels de santé pour poursuivre les efforts de pédagogie sur les vaccins auprès des Français. Pour cela, des rencontres interviennent régulièrement avec les professionnels de santé pour délivrer les informations disponibles sur les vaccins et des documents pratiques seront mis à leur disposition « en même temps que l’avis de la HAS sur le premier vaccin disponible, que nous espérons la semaine prochaine ». Alain Fischer compte lui aussi sur la bonne parole des médecins et des pharmaciens pour convaincre les hésitants, ainsi que sur les vaccinés eux-mêmes. D’autant que, comme l’a rappelé Marie-Paule Kieny, présidente du comité scientifique des vaccins Covid, le SARS-CoV-2 ne pourra pas, a priori, être éradiqué. « Il va falloir apprendre à vivre avec car il y a un risque pour que, d’ici un an ou deux, il devienne endémique et provoque des épidémies hivernales comme la grippe. C’est pourquoi la vaccination représente un grand espoir. »
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