Admission directe dans les services hospitaliers sans passer par la case urgences pour les personnes âgées, vidéo assistance dans tous les SAMU… Agnès Buzyn a dévoilé lundi ses premières mesures pour améliorer la situation des services d'urgences.
Depuis bientôt 6 mois, un mouvement de grève touche près de la moitié des services d'urgences du secteur public (233 selon le collectif Inter Urgences, et 195 selon le ministère de la Santé). Face à cette situation explosive, Agnès Buzyn a proposé plusieurs mesures pour améliorer les services d’urgences. « Ce sont des mesures qui fonctionnent, qui sont consensuelles et remontées du terrain », a-t-elle déclaré lundi 3 septembre, lors d’un déplacement à l’hôpital de Poitiers.
L'une des priorités de la ministre est de mettre fin au « tout urgence » des personnes âgées qui doivent être hospitalisées. Pour cela, elle souhaite généraliser des filières d'admission directe dans les services de médecine, et promet à la clé « une incitation financière, une forme de bonus aux hôpitaux qui (les) mettront en place ».
La ministre désire également développer une vidéo assistance entre les EHPAD et le SAMU, pour éviter des hospitalisations en cas de pathologies bénignes.
Elle entend par ailleurs s'appuyer sur les médecins libéraux : les SAMU seront autorisés à envoyer une ambulance vers un cabinet de ville ou une maison de santé, où pourront être réalisés une consultation et certains examens médicaux sans avance de frais, « pour que les patients y trouvent le même avantage qu'à aller aux urgences ».
Fluidifier les urgences, c’est aussi libérer du temps médical et s’appuyer sur la grande compétence des paramédicaux. Ainsi, les personnels paramédicaux des urgences auront le droit de « faire des gestes qu'ils ne peuvent pas faire aujourd'hui, comme prescrire de la radiologie ou faire des sutures, ce qui leur permettra de toucher une prime de coopération de 80 euros net par mois ».
À plus long terme, le nouveau métier d'infirmier de pratique avancée, avec des compétences élargies, sera étendu à la spécialité « urgences », avec de premières formations à partir de l'automne 2020, et de premiers soignants diplômés en 2022.
D'autres annonces suivront la semaine prochaine, a précisé Agnès Buzyn, qui recevra le 9 septembre tous les acteurs du secteur, des syndicats et fédérations hospitalières aux représentants des médecins libéraux et du collectif Inter Urgences.
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