Ce projet, qui associait l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF), l'Union nationale des étudiants en chirurgie dentaire (UNECD) et l’Association des étudiants en pharmacie du Sénégal (AEP.Sn), avait également pour but d'établir les premiers liens entre les associations d’étudiants en pharmacie et dentaires de France et du Sénégal.
« Bien sûr le caractère nouveau de la mission nous a confrontées à plusieurs imprévus », reconnaît Suna Bascalli. En effet, les éléments se sont aussi mis en travers des étudiantes, qui ont vu leur programme perturbé par des inondations submergeant des quartiers entiers de Dakar ! Devant le nombre de patients à traiter, les étudiantes ont très rapidement écoulé les dons récoltés en France. « Nous avons donc dû nous adapter et faire commande auprès du grossiste de la pharmacienne chez qui nous logions. Dans l'ensemble, la mission s'est très bien déroulée pour un premier essai. »
Sensibiliser la population
Les étudiantes en pharmacie, qui échangeaient avec leur public (enfants comme adultes) grâce à l'aide des étudiants sénégalais servant d'interprètes, ont pu sensibiliser la population sur la nutrition, les risques iatrogènes et sur les principales classes de médicaments (anti-inflammatoires, antalgiques, antibiotiques), ainsi que leur utilisation et les dangers liés à l'automédication.
Loin de se limiter à des cours magistraux, les étudiants ont construit leurs cours autour d'entretiens patients individuels d'une trentaine de minutes afin de discuter avec les habitants de leurs habitudes médicamenteuses. « Nous procédions à l'aide d'un questionnaire sur la nutrition, le mode de vie et les médicaments pris quotidiennement et en automédication », précise Suna Bascalli. « C’était vraiment un dialogue. Les patients étaient réactifs et soucieux d’apprendre. » De leur côté, les quatre étudiantes en chirurgie dentaire se sont penchées sur l'hygiène bucco-dentaire, distribuant brosses à dents et dentifrices. Les étudiantes se sont aussi livrées à des journées de consultations gratuites pour les populations locales.
Les premières bases d'une coopération d'avenir
Les étudiantes sont majoritairement intervenues auprès des daaras (écoles coraniques traditionnelles) de Dakar et de la région ainsi qu'au sein d'un Centre de réinsertion sociale des handicapés moteurs de la ville de Mbour et un centre médico-social. Au total, plusieurs centaines de consultations auprès d'un millier de personnes ont été réalisées, ainsi que 1 400 dons effectués.
Pour Suna Bascalli, cette réussite est « très prometteuse pour les années suivantes. Cette mission de solidarité reflète d’un travail de longue haleine et de collaboration interprofessionnelle et interculturelle ». Car le « Sénégal Project » est parti pour durer, et la prochaine édition est déjà prévue. « Les premiers contacts avec les associations étudiantes du Sénégal étant établis, la logistique sur place sera bien plus efficace. Nous prévoyons également d'allonger la durée de la mission à au moins deux semaines, avec plus d'étudiants mobilisés », promet Suna Bascalli.
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