Trois syndicats médicaux demandent aux médecins de ne plus prescrire les médicaments contre la maladie d’Alzheimer. Ces derniers ont été jugés inefficaces et coûteux par la Haute Autorité de santé (HAS).
Les trois principaux syndicats de médecins, MG France, la FMF et le Bloc, recommandent à leurs confrères de cesser immédiatement les prescriptions de médicaments contre la maladie d’Alzheimer. Ils s’appuient sur une récente évaluation de la Commission de la transparence de la HAS, qui a jugé que l’intérêt médical d’Aricept, d’Ebixa, d’Exelon et de Reminyl était insuffisant pour justifier leur prise en charge par la collectivité. Pour la HAS, ces médicaments sont inefficaces, coûteux et possèdent des effets secondaires non négligeables : troubles digestifs, symptômes cardio-vasculaires potentiellement graves, cauchemars, crises d’angoisse, crampes, rhinites…
Or la ministre de la Santé a décidé de ne pas suivre dans l’immédiat les recommandations de la HAS. Marisol Touraine a en effet précisé qu’avant d’envisager un déremboursement, il fallait mettre en place un protocole élaboré par les scientifiques en lien avec les associations de patients qui, elles, sont plutôt en faveur des traitements. Les syndicats de médecins dénoncent cette prise de position de la ministre. « Plus de dix ans ont été nécessaires pour retirer le Mediator, combien d'années seront nécessaires pour que l'inutilité et les effets secondaires des médicaments de la maladie d'Alzheimer, confirmés par la Haute Autorité de santé, aboutissent à leur retrait ? » s'alarment-ils, craignant qu’en cas de plainte d’une famille sur ces traitements, leur responsabilité soit engagée. Pour autant, les trois syndicats n’envisagent pas de laisser les patients sans soin ni accompagnement. « Leurs parcours doivent être fondés sur une prise en charge médicale et sociale, et non sur la prescription d'un médicament », avancent-ils.
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