Mesure emblématique de prévention de la santé publique, la vaccination pédiatrique obligatoire à 11 valences* a été adoptée par les députés à 63 pour, 3 contre et 9 abstentions. Les débats sont restés vifs, à l'image de ceux qui avaient déjà eu lieu en commission des affaires sociales, obligeant la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, à réaliser des rappels d'importance auprès des députés. Ainsi a-t-elle insisté sur le fait que la vaccination est « le médicament qui a sauvé le plus de vies au monde » et qu'aujourd'hui des maladies ressurgissent, comme la rougeole qui a entraîné « une dizaine de morts ces quatre dernières années ». Il n'est donc plus question d'attendre après la concertation qui a eu lieu en 2016, « il est temps d'agir ».
La députée LREM Michelle Peyon a suscité de vives émotions en soutenant la ministre de la Santé par son expérience personnelle : « Il y a trente ans, j'ai voulu attendre, moi aussi, et j'ai perdu un enfant » non vacciné. Agnès Buzyn a demandé une suspension de séance de quelques minutes à la suite de son intervention. La ministre de la Santé a aussi balayé les craintes concernant les adjuvants, dont le rôle est d'accroître l'efficacité des vaccins et qui « ne présentent aucun danger », pas même l'aluminium. Elle reproche à « ceux qui prônent la liberté vaccinale » de profiter de la vaccination des autres, tout en fustigeant les anti-vaccins qui ont multiplié les pétitions et assailli les boîtes mails des députés. La mesure a finalement été adoptée avec 63 votes favorables, 3 contre (dont deux LREM) et 9 abstentions.
Des attaques sans fondement
Blandine Brocart, députée LREM qui s'était déjà fait remarquer pour avoir demandé la suppression de cette mesure, a réitéré vainement cette requête pour obtenir un délai de quelques mois afin de « rétablir la confiance ». Un positionnement immédiatement critiqué par son président de groupe Richard Ferrand qui l'a qualifié de « personnel, politiquement marginal, défendu agressivement et sans fondement ». Enfin, Agnès Buzyn a répondu à l'interrogation de Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) de savoir si c'est « l'autorité publique qui gouverne ou les multinationales », évoquant une visite privée d'Édouard Philippe chez Sanofi. Une question qui lui a valu une mise en accusation de « flirter avec la diffamation », de « vouloir se refaire une santé sur le dos de nos enfants » et de vivre « à l'ère de la post-vérité ».
* Coqueluche, rougeole, oreillons, rubéole, hépatite B, Hæmophilus influenzae, pneumocoque, méningocoque, en plus de la diphtérie, du tétanos et de la poliomyélite.
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