Dans les déserts médicaux

Et si on remboursait les frais de transport à tous les patients sans médecin traitant ?

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Publié le 10/08/2023

Crédit photo : BURGER/PHANIE

Rembourser les frais de transport aux patients sans médecin traitant qui ont besoin de consulter un généraliste et vivent dans des déserts médicaux ? C'est l'idée défendue par un sénateur de la Nièvre qui a déposé une proposition de loi en ce sens.

En France, 6,7 millions de personnes, dont environ 700 000 patients en affection longue durée (ALD), n'ont pas de médecin traitant selon les chiffres de l'assurance-maladie. Parmi ces patients, nombreux sont ceux qui vivent dans des déserts médicaux. Sénateur du groupe Socialiste, écologiste et républicain (SER) de la Nièvre, Patrice Joly a déposé le 2 août une proposition de loi qui vise à permettre « aux patients résidant dans un désert médical et ne parvenant pas à trouver un médecin traitant le remboursement de leurs frais de transport pour accéder à des soins éloignés de leur domicile ».

Comme le sénateur tient à le rappeler, les patients éloignés de l'offre de soins sont souvent contraints de parcourir de longues distances afin de trouver un médecin. « Ces déplacements (...) ont pour conséquence que les populations les plus fragiles renoncent souvent à recourir aux soins en l'absence de proches pouvant les conduire à leurs rendez-vous ou par le simple fait de ne pouvoir financer un mode de transport », argumente le sénateur dans des propos repris par « Le Quotidien du médecin ». Pour justifier sa proposition, Patrice Joly cite en effet l'exemple des personnes âgées qui ne peuvent pas, ou plus, conduire un véhicule. Le sénateur propose précisément de transposer à tous les patients sans médecin traitant vivant dans les déserts médicaux « les mêmes bases de remboursement des frais de transport que ceux attribués aux patients qui sont en affection longue durée (ALD) ou malade chronique ». Quant aux conséquences financières d'une telle mesure pour les organismes de santé, le sénateur de la Nièvre estime qu'elles pourraient être « compensées, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs ».

 


Source : lequotidiendupharmacien.fr