Alors que les garanties santé de l’ensemble des salariés de l’officine sont harmonisées par accord de branche, l’USPO reproche à la FSPF de passer en force et d’augmenter les cotisations des employeurs et des salariés non-cadres.
La ligne de fracture persiste entre la FSPF et l’USPO en matière de prévoyance et de frais de soins de santé. Après le bras de fer pour choisir l’assureur de la branche, l’APGIS ou Klésia, l’objet de la discorde se concentre maintenant sur l’avenant conclu le 20 mai 2019. Cet accord prévoit un alignement des garanties des salariés non-cadres sur celles des salariés cadres et assimilés en matière de frais de soins de santé, à compter du 1er janvier 2020. L’enjeu politique est de mettre tous les salariés sur un pied d’égalité.
Non-signataire de cet accord, l’USPO reproche à la FSPF de profiter de sa position majoritaire dans la branche et d’imposer une augmentation des cotisations des employeurs et des salariés, « à titre d’exemple, les cotisations d’un salarié non-cadre rémunéré 1 300 euros augmentent de 9 %, charges patronales et salariales », indique Gilles Bonnefond, président de l’USPO, dans un communiqué du 16 octobre 2019. Un calcul que la FSPF ne valide évidemment pas. « Des simulations ont été faites par l’actuaire conseil de la branche afin que les cotisations n’augmentent pas globalement. Pour les salariés non-cadres, la hausse des cotisations ne dépassera pas un euro par mois. C’est un impact marginal par rapport aux améliorations de garanties. Quatre syndicats (CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT) sur les six organisations salariales de la branche ont signé cet accord. S’il ne leur était pas favorable, la majorité n’aurait pas été obtenue », fait remarquer Pierre Fernandez, directeur général de la FSPF.
Sur cet échiquier social, FO-Pharmacie et l’UNSA ont rejoint la position de l’USPO, sans détenir de pouvoir d’opposition pouvant faire échec à l’accord. Dans le collimateur de l’USPO, les frais d’optique sont également pris pour cible, « les montures de lunettes ne seront plus remboursées qu’à hauteur de 70 euros alors que la réglementation permet d’aller jusqu’à 100 euros », souligne Gilles Bonnefond. Un flou que la FSPF souhaite clarifier, « des arbitrages ont été faits pour améliorer les garanties à enveloppe constante. Les montures seront un peu moins bien prises en charge, par contre les verres complexes qui coûtent très cher seront mieux remboursés », précise Pierre Fernandez.
Dans un premier temps, seule l’APGIS, en qualité d’organisme assureur recommandé, est tenu d’appliquer les dispositions de l’avenant du 20 mai 2019, dès leur entrée en vigueur. Quand l’avenant sera étendu, toutes les officines, y compris celles couvertes par d’autres organismes assureurs, devront veiller à mettre leurs contrats en conformité.
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