Dans un communiqué commun, l'Académie de médecine et l'Académie de pharmacie rappellent l'absence de preuves scientifiques de l'efficacité de l'homéopathie et appellent à la fin de son remboursement. Une prise de position que ne défendent pas les syndicats de pharmaciens, qui estiment l'homéopathie utile dans leurs pratiques.
Un texte commun sur la position des Académies de médecine et de pharmacie concernant l'homéopathie a été voté dès mardi par l'Académie de médecine. Il a reçu hier après-midi l'aval de l'Académie de pharmacie.
Si l'Académie de médecine condamne de longue date (1984) l'homéopathie et le fait régulièrement savoir, c'est la première fois que l'Académie de pharmacie se prononce sur le sujet. Dans ce communiqué, les deux sociétés de sages appellent à la fin du remboursement de ces produits dont aucune méta-analyse n'a permis de prouver l'efficacité, ainsi qu'à la fin de l'enseignement de l'homéopathie dans les facultés de médecine et de pharmacie et à une meilleure information des Français.
Une prise de position qui a surpris Gilles Bonnefond, président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO), qui s'exprimait mercredi au micro de RTL. Il considère pour sa part que l'homéopathie « peut être une alternative thérapeutique utile » et qu'il s'agit d'un « médicament sécurisé et encadré » qui, s'il n'est pas efficace, n'est pas nocif non plus. Une justification qui rappelle celle de la ministre de la Santé Agnès Buzyn un an plus tôt, avant de revoir son discours en faveur d'une réévaluation. Gilles Bonnefond ajoute que « lorsqu'on s'adresse à des patients, la science n'est pas la seule règle » et qu'il faut aussi tenir compte de « la façon dont le patient adhère à son traitement ». Sur Twitter, Philippe Besset, nouveau président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), ne dit pas autre chose : « L’homéopathie est le seul produit de santé ayant le statut de médicament qui garantit une parfaite innocuité. L’homéopathie a une place indispensable dans l’arsenal thérapeutique du pharmacien. »
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