Alors que syndicats de pharmaciens, groupements et industriels du médicament se sont unis cette semaine pour dire au stop aux baisses de prix sur les génériques, la Première ministre, Élisabeth Borne, a annoncé l'installation d'une mission interministérielle chargée de formuler des premières pistes « sous trois mois » sur la « régulation » et le « financement des produits de santé ».
L'objectif de cette mission est simple : faire en sorte « qu'un diagnostic partagé puisse être posé sur notre modèle actuel de prise en charge et sur ses voies d'amélioration, gage du renforcement de notre compétitivité industrielle et d'une meilleure lutte contre les tensions d'approvisionnement et les pénuries ». Concrètement, il s'agira de « questionner la pertinence de nos outils actuels de régulation et de financement des produits de santé », alors que la stratégie de baisses des prix sur les génériques, observée depuis 2007, est accusée d'être à l'origine des tensions et ruptures d'approvisionnement qui ne cessent de s'aggraver et ont atteint un niveau inédit cet hiver.
Cette mission interministérielle sera menée en lien « étroit » avec le gouvernement, les acteurs du secteur et les représentants des patients. Pour la conduire, six personnalités ont été choisies : Agnès Audier, ingénieure des mines ; Claire Biot, vice-présidente de l'industrie de la santé chez Dassault Systèmes et administratrice indépendante chez Mauna Kea Technologies ; Frédéric Collet, ancien président du LEEM et de Novartis France ; Anne-Aurélie Epis de Fleurian, directrice associée accès au marché chez Iqvia ; Magali Léo, responsable du plaidoyer au sein d'une association de patients et Mathilde Lignot-Leloup, conseillère-maître à la Cour des comptes.
Ils devront formuler des recommandations à la Première ministre « d'ici à l'été 2023, avec de premières pistes attendues sous trois mois ». Plusieurs objectifs leur sont assignés : « L'accès des patients aux produits de santé, la lutte contre les pénuries, la soutenabilité des dépenses de santé, le renforcement de notre tissu productif (...) dans un objectif de souveraineté sanitaire, l'attractivité des territoires pour les industriels et la relocalisation de produits de santé stratégiques, l'équilibre et l'équité dans la répartition des efforts ».
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