D’ICI AU 31 MARS, l’avenant « rémunération » devrait être paraphé. C’est en tout cas ce qui est écrit dans le protocole d’accord signé le 9 janvier dernier par la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). Deux mois, cela peut paraître long et court à la fois. Car avant d’envisager la rédaction de l’avenant introduisant une part d’honoraires dans la rémunération des pharmaciens (80 centimes par boîtes dispensées en 2015 et 1 euro en 2016), les signataires du protocole d’accord souhaitaient notamment connaître le nouveau taux de remises sur les génériques. Or, déplore Gilles Bonnefond, « le gouvernement n’a procédé à aucun arbitrage pour le moment. Cela bloque tout ». Pis, il jouerait la division de la profession sur ce dossier. « Seulement des réunions bilatérales sont prévues et je crains que, dans ces conditions, les négociations se fassent au niveau le plus bas, s’insurge le président de l’USPO. La méthode est détestable, mais elle a été acceptée par le syndicat majoritaire. Je la dénonce. J’ai d’ailleurs interpellé le gouvernement à ce sujet. » « Nous ne sommes pas dans le cadre d’une négociation, rétorque Philippe Gaertner, président de la FSPF. Cela concerne un arrêté qui sera signé par la ministre. Mais, auparavant, l’État va recueillir les positions des uns et des autres pour se forger une opinion. » Quoi qu’il en soit, pour Gilles Bonnefond, c’est clair, le nouveau taux de remises accordées aux pharmaciens sur les génériques doit être très proche de 50 %. Dans le cas contraire, ce serait un échec pour la profession. « Si le taux était, comme on a pu l’entendre, de 35 %, les officinaux perdraient pratiquement 10 points de remises par rapport à aujourd’hui », estime-t-il.
De nécessaires améliorations.
Au-delà des remises, rien n’avancerait non plus sur les ajustements fiscaux et réglementaires nécessaires. Surtout, le président de l’USPO souhaiterait pouvoir renégocier la modification de la marge dégressive lissée (MDL) envisagée par le protocole d’accord pour financer l’honoraire d’un euro. Pour lui, il s’agissait d’une « hypothèse de travail ». Mais selon Philippe Besset, vice-président de la FSPF, le directeur de la Sécurité sociale aurait clairement signifié que la révision de la MDL s’effectuerait selon le schéma prévu dans le protocole d’accord du 9 janvier (« le Quotidien » du 3 février). Toutefois, Gilles Bonnefond n’en démord pas, ce protocole « ne peut pas rester en l’état », il « peut être amélioré et doit être plus favorable aux pharmaciens ». Le président de l’USPO estime notamment que l’honoraire d’un euro n’aura pas « d’effet protecteur » sur l’économie des officines en cas de baisse de prix.
Également très réservée vis-à-vis de la réforme de la rémunération proposée, l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF) a, pour sa part, refusé de parapher le protocole d’accord du 9 janvier. La raison ? « Nous estimons qu’il n’apporte aucune sécurisation de l’économie officinale, répond Michel Caillaud, conseiller chargé de l’économie à l’UNPF (« le Quotidien » du 3 février). Nous ne sommes pas contre l’idée d’un honoraire, mais certainement pas à la boîte. » Toutefois, il en convient, les marges de manœuvre sont désormais réduites. « Je pense que nous pouvons encore jouer sur la 3e tranche et la sécurisation du générique », espère le syndicat, qui juge que « la seule possibilité pour modifier ce protocole d’accord serait une mobilisation des pharmaciens ».
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