« Des études récentes montrent que la santé est, avec le logement, la préoccupation principale de nos lecteurs ! », a lancé Pierre Sabathié, journaliste de « Sud Ouest », organisateur de la première conférence santé qui s’est tenue à Anglet. L’objectif était de faire le point sur l’offre de soins du Pays basque, territoire qui offre des moyens et une technicité unique dans la région, après Bordeaux.
Outre l’attraction exercée sur les médecins par son climat et ses plages, le Pays basque a bâti des infrastructures performantes. Le pôle public s’est restructuré, reprenant une clinique privée de Saint-Palais pour former le groupement hospitalier de territoire (GHT) Navarre Côte-Basque qui réunit les hôpitaux de Bayonne (1 241 lits) et Saint-Palais (66 lits). « Il s’agissait de respecter l’égalité d’accès aux soins entre une zone côtière très bien pourvue et le Pays basque intérieur », souligne Michel Glanes, directeur du groupement hospitalier de la Côte basque. Grâce à cette union, des consultations avancées sont proposées à Saint-Palais par les praticiens locaux, des spécialistes de ville et du CH de Bayonne.
Opportunité, réussite et effet magique
Le pôle public a impulsé très tôt des rapprochements avec le privé (par exemple le premier appareil IRM commun en 1992). La plus belle réussite est sans doute la création, en 2015, d’un centre de cardiologie privé, installé dans l’hôpital de Bayonne et dirigé par le groupement de coopération sanitaire qui rassemble les activités cardiologie du secteur public et des cliniques Capio. « Ce rapprochement sous la contrainte s’est révélé une très belle opportunité, souligne avec humour Richard Legeaye, directeur des fonctions supports de la clinique Capio Belharra. C’est un exemple exceptionnel qui rassemble une concentration d’expertises autrefois dispersées, plus lisible pour les généralistes. C’est une réussite pour tous ! »
D’autres collaborations public/privé existent pour les urgences, avec la polyclinique Côte basque Sud de Saint-Jean-de-Luz, ou pour la dialyse, avec la clinique Delay (Bayonne). « La réussite de ces partenariats tient à deux éléments, explique Olivier Amourous, directeur de la clinique Caradoc. Des équipes de terrain qui se connaissent et des directions sans dogmatisme. Cela donne un effet d’entraînement magique ! »
Usagers et médecins de ville oubliés ?
« Nous bénéficions d’élus impliqués et d’équipes de santé de pointe, s’est encore réjoui Michel Glanes, patron du centre hospitalier. Reste à renforcer notre investissement dans les politiques de santé publique et de prévention, et la place des usagers ». Des usagers étrangement absents de cette rencontre qui a parfois tourné à l’autosatisfaction. Une autre voix a fait défaut, celle des médecins de ville. Leur vision du territoire de santé basque aurait pourtant été bien utile.
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