Le ministère de la Santé vient d’annoncer que le dernier vaccin anti-Covid approuvé en Europe, Nuvaxovid de l’Américain Novavax, n’arrivera dans les pays européens que la semaine du 21 février, et non fin janvier ou début février comme initialement annoncé. Sa mise à disposition en quantité restreinte pourrait aussi limiter les effecteurs autorisés à l’administrer.
La France attend les explications du laboratoire avec qui une entrevue est programmée dans le courant de la semaine. Le vaccin Nuvaxovid, approuvé par l’Agence européenne du médicament (EMA) le 20 décembre 2021, accuse en effet un retard de ses premières livraisons, repoussées de fin janvier ou début février à la dernière semaine de février, sans date précise. « La première livraison devrait comporter 1,1 à 1,2 million de doses, puis 800 000 doses par semaine en mars », indique le ministère de la Santé. Un volume restreint qui le pousse à réfléchir au manque de compatibilité avec sa mise à disposition en ville, à travers le portail de commande ouvert chaque semaine le lundi et mardi. « Aucune porte n’est fermée à ce stade, on ne peut répondre de manière définitive pour le moment », ajoute-t-il.
De plus, l’avis rendu vendredi par la Haute Autorité de santé (HAS) sur la place de ce vaccin dans la stratégie vaccinale doit encore être discuté par le gouvernement, tout comme la question des effecteurs autorisés à l’administrer qui pourraient être limités en raison de ce volume restreint. Une réflexion est également menée quant au besoin en vaccins Janssen sur le territoire, à la suite d’un autre avis de la HAS qui préconise en supplément un schéma sans vaccin à ARNm et pouvant inclure Janssen en primovaccination et en rappel. Or une grande part des doses de Janssen sont actuellement envoyées au système Covax, car peu utilisées en France. « Les dons de vaccins sont réalisés une fois que les doses nécessaires à la campagne nationale sont sanctuarisées. Nous sommes en train d’estimer la demande pour mettre en place la meilleure stratégie possible », souligne le ministère, qui précise que la recommandation de la HAS sera bien appliquée et notamment en outre-mer, face aux réticences à la vaccination avec Pfizer ou Moderna.
Quant à l’accélération des livraisons aux pharmacies après commande, dont le délai est d’environ 10 jours actuellement, le dossier est toujours « en cours d’instruction » et les échanges se poursuivent entre le ministère, Santé publique France et les grossistes-répartiteurs.
Globalement, le gouvernement est satisfait de la campagne vaccinale puisque près de 80 % de la population française a reçu au moins une dose de vaccin et 92 % des 12 ans et plus éligibles. La semaine dernière, 3,7 millions de doses ont été administrées, dont plus d’1,5 million (41 %) par les vaccinateurs en ville. La primovaccination a connu un net regain depuis l’annonce du passe vaccinal il y a un mois, avec plus de 200 000 injections par semaine. La campagne de rappel est aussi un succès avec un taux de couverture de 97 % de la population éligible à 7 mois après le schéma initial. La vaccination pédiatrique reste plus limitée, en lien avec les difficultés pour trouver un rendez-vous, même si la situation s’améliore. À date, 175 000 enfants de 5 à 11 ans ont reçu une dose de vaccin, soit 3 % de cette population.
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