Des autotests pour le Covid-19 seront-ils disponibles dès cette semaine en officine ? C’est en tout cas ce qu’a promis le Jérôme Salomon, directeur général de la Santé (DGS).
La Haute Autorité de santé (HAS) doit se réunir aujourd’hui afin de déterminer quels autotests pourront être commercialisés et, si oui, par qui et dans quelles conditions. Son avis devrait être connu d’ici à la fin de la semaine. « Le principe de l’autotest, c’est justement qu’on puisse l’avoir en famille. Il sera disponible en supermarché ou en officine en tout cas », a précisé Jérôme Salomon, ajoutant que la vraie question, pour lui, était l’évaluation scientifique. « On ne peut pas autoriser des tests qui donneraient de faux négatifs ou des faux positifs. Il faut donc avoir la certitude que ces tests sont fiables puis que les Français puissent avoir une confirmation du test du coronavirus. » De fait, selon les critères de performance fixés par les autorités sanitaires françaises, seuls les tests affichant une fiabilité d’au moins 80 % pourront être validés.
Si le déploiement des autotests a déjà commencé depuis quelques semaines dans d’autres pays européens, comme l’Allemagne, leur utilisation en France soulève encore quelques interrogations, en particulier sur le suivi des cas positifs. « La question est : comment déclenche-t-on ensuite le système pour avoir le suivi de la personne et s’assurer qu’auprès de l’assurance-maladie on a bien le dispositif du contact tracing ? Parce que si on ne prévient plus vos contacts, c’est un vrai problème », redoute Jérôme Salomon. Le directeur de la DGS n’a pas livré pour l’instant de réponse définitive sur la question du remboursement de ces tests à faire chez soi, une question essentielle pour savoir où ils pourront être vendus ou non. « Tout s’étudie », s’est-il contenté de déclarer sur ce point.
Si la GMS est déjà dans les starting-blocks, les autotests vont-ils vraiment être distribués par d’autres acteurs que les professionnels de santé en France ? Non, souhaiterait Carine Wolf-Thal, présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, invitée ce matin sur « France Info ». « Il faut que ce soit accompagné d’un message d’un professionnel de santé qui explique la limite de ces tests, estime-t-elle. Le tracing des cas positifs est une préoccupation majeure, rien ne garantit que quelqu’un qui se teste positif chez lui en informera son employeur, les éventuels cas contacts et l’assurance-maladie », fait-elle remarquer. L’expertise d’un professionnel de santé est également indispensable pour expliquer au patient comment effectuer le test, observe Jocelyne Wittevrongel, toujours sur « France Info ». « Il faut expliquer aux gens comment le faire, jusqu’où il faut enfoncer l’écouvillon », estime la secrétaire générale de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Autotests uniquement chez les professionnels de santé, ou également en supermarchés… la décision de la HAS va inévitablement faire débat.
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