Selon un sondage IFOP réalisé pour l’association Sidaction, de nombreux jeunes (15-24 ans) connaissent mal, voire très mal, le VIH et ses modes de transmission.
Alors que le Sidaction se déroule ce week-end (26 au 28 mars), les chiffres d'un sondage réalisé par l’IFOP montrent que le VIH reste une inconnue pour de nombreux jeunes aujourd’hui. Certains résultats de cette consultation menée sur 1 002 personnes âgées de 15 à 24 ans parlent d’eux-mêmes : 29 % des sondés pensent qu’il existe des médicaments pour guérir du VIH, 15 % estiment qu’il est possible d’être contaminé en s’asseyant sur un siège de toilettes publiques et près d’un quart pense que l’on peut avoir le VIH simplement en embrassant une personne séropositive. Certains clichés ont donc la vie dure. Par ailleurs, plus d’un quart des jeunes interrogés en 2021 s’estiment « mal informés sur le VIH » alors qu’ils n’étaient que 12 % à faire ce constat en 2009. Et si les dépistages n’ont pas baissé chez les jeunes en France au cours de l’année écoulée (+5 %), seulement 51 % des sondés pensent être bien informés sur les lieux où ils peuvent se faire dépister, une baisse de 20 % par rapport à 2014.
À travers le monde, la crise sanitaire a déjà eu de lourdes conséquences sur les dépistages du VIH, comme le souligne Françoise Barré-Sinoussi, prix Nobel de médecine et présidente de l’association Sidaction. « Sur l’année écoulée, les dépistages ont chuté jusqu’à 50 % dans certains pays et l’utilisation de la prophylaxie pré-exposition (PrEP) a fortement reculé », a-t-elle confirmé dans une interview accordée au « Journal du dimanche ». Selon des projections établies par le programme des Nations unies sur le VIH (Onusida), « jusqu’à 300 000 cas d’infection de plus et jusqu’à 150 000 décès supplémentaires liés au VIH (pourraient être enregistrés) d’ici à 2022 dans le monde ». Comme le redoute Françoise Barré-Sinoussi, « on pourrait perdre dix ans d’efforts dans la lutte contre le sida », à cause de la crise sanitaire actuelle et de ses conséquences. « La lutte contre l’épidémie de coronavirus ne peut pas en éclipser une autre. Il est urgent de reprendre les actions de prévention et de sensibilisation au VIH/sida et à la santé sexuelle auprès des 15-24 ans, et éviter ainsi une aggravation de l’épidémie de VIH parmi les jeunes », alerte l’association Sidaction.
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