À la faculté de pharmacie de Lyon, l'amphithéâtre était presque comble le 31 mai, pour la première réunion de présentation de l’expérimentation relative à la vaccination antigrippale par les pharmaciens d’officine. Elle était organisée par l’Ordre des pharmaciens de Rhône-Alpes et l’Union régionale des professionnels de santé (URPS) pharmaciens d'Auvergne-Rhône-Alpes. Environ 450 pharmaciens étaient présents, autant de titulaires que d'adjoints, à la grande satisfaction d'Hughes Videlier, président du Conseil régional de l'Ordre des pharmaciens de Rhône-Alpes.
« Cette expérimentation va être portée par les titulaires, mais aussi par nos adjoints, a-t-il rappelé. Ce défi, c'est un enjeu primordial pour notre profession et on n'y arrivera que si on est tous là. Il faut qu'on soit en place et formés pour la prochaine campagne de vaccination en septembre-octobre », a souligné Hughes Videlier. Il a rappelé que la campagne « Immuniser Lyon » (voir nos articles sur le sujet) a été un succès. Une enquête menée auprès des pharmaciens d'officine a recueilli 2 452 réponses sur 4 775 officines, soit un taux de 51 % de retours. Parmi ces pharmaciens, 86 % se sont dits volontaires pour l'expérimentation. « Nous avons 1 800 pharmaciens prêts à s'investir », se réjouit Hughes Videlier.
L'élimination des déchets en discussion
Le Pr Daniel Floret, pédiatre et ancien président du comité technique des vaccinations, a défendu le rôle du pharmacien dans la campagne. « Je suis un médecin qui défend la possibilité de vacciner pour les pharmaciens. Je suis content de voir que les choses ont fini par bouger », a-t-il déclaré. Hughes Videlier a rappelé les conditions techniques à respecter pour vacciner. Concernant l'élimination des DASRI, les discussions sont encore en cours afin que cela ne coûte rien aux pharmaciens. « La filière en place est normalement destinée aux patients en autotraitement, pas aux professionnels », a noté le président du CROP. Les pharmaciens ont ensuite pu poser leurs questions, en particulier celle de la déclaration à son assurance. « Nous avons questionné les compagnies d'assurances, comme ça vient d'un texte de loi, ça fait partie de nos missions et c'est pris en charge par notre assurance professionnelle », a répondu Hughes Videlier. Une autre question a porté sur le site d'injection. « Le site de référence c'est intramusculaire, et c'est le muscle deltoïde. Il ne faut pas chercher la complication », a indiqué le Pr Floret.
Substitution possible ?
« Les protocoles autorisent-ils la substitution d'un vaccin à un autre ? », a interrogé un pharmacien de l'assistance. « La plupart des gens arriveront avec un bon, qui ne précise par le nom du vaccin. Les vaccins grippaux sont équivalents », a rappelé le Pr Floret.
Enfin, concernant le public cible, Olivier Rozaire, président de l'URPS pharmaciens Auvergne-Rhône-alpes, a rappelé que « le patient qui viendra pour la première fois se faire vacciner contre la grippe, on n'a pas le droit d'y toucher », l'expérimentation portant sur des patients ayant déjà reçu une telle vaccination. Il a enfin souligné que « l'idée n'est pas de vacciner à la place des autres professionnels de santé, mais en plus », pour désamorcer les éventuels conflits avec les médecins ou les infirmiers.
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