• FSPF : voter, c’est choisir une vision pour l’officine
La très forte proportion d’indécis relevée par le sondage réalisé par Call Medi Call n’étonne pas Philippe Gaertner. « C’est un peu le sentiment vis-à-vis des élections en général et l’on voit que les élections professionnelles n’échappent malheureusement pas à cette logique », commente le président de la FSPF. Pour lui, les confrères doivent bien comprendre que les enjeux de ce scrutin se situent d’abord au niveau local. « Il s’agit en premier lieu d’élire les personnes en qui ils peuvent avoir confiance pour les représenter au niveau des Agences régionales de santé et des commissions paritaires locales des CPAM », souligne-t-il. « Il faut garder à l’esprit que ce sont les représentants des pharmaciens au niveau local qui vont régler leurs différends avec leur CPAM. S’ils ne votent pas, ces représentants n’auront pas la crédibilité suffisante pour les défendre », insiste Philippe Gaertner.
Mais ces élections vont permettre aussi de se prononcer sur une vision de l’officine pour les années à venir. Et le président de la FSPF de pointer les différences entre son syndicat et les deux autres en lice. Il explique ainsi qu’il ne partage pas le projet de structuration du capital défendu par l’UNPF, ni la réintégration des honoraires dans l’arrêté de marge prônée par l’USPO. « Cela reviendrait à supprimer les honoraires, explique Philippe Gaertner, ce qui priverait l’officine de moyens déjà acquis. » Quant à une éventuelle renégociation de la réforme de la rémunération, il affirme que chercher à reconquérir ce qui est déjà obtenu est un pari risqué dans un contexte économique particulièrement difficile. « Je ne le tenterai pas, pour le bien de la profession. » D’autant que, à ses yeux, l’évolution vers les honoraires est indispensable. « Ce n’est pas du côté de la marge que l’on arrivera à défendre les intérêts de la pharmacie d’officine », assure Philippe Gaertner.
• USPO : nous ne signerons jamais seuls
Au regard des estimations du sondage réalisé par Call Medi Call, Gilles Bonnefond, président de l’USPO, estime que si son syndicat enregistrait 39 % des voix, il s’agirait « d’une belle progression », comparée aux résultats de 2010 (29 % des suffrages), même s’il la juge encore « insuffisante ». En ce qui concerne la très forte proportion d’indécis (63,5 %), il l’explique par le fait que « le message est tellement brouillé par les uns et les autres qu’il est difficile de se faire une opinion ». Gilles Bonnefond rappelle que son objectif est de renégocier la réforme de la rémunération prévue pour 2016, c’est-à-dire l’augmentation du forfait à 1,02 euro par boîte dispensée. « La réforme de la rémunération telle qu’elle a été engagée, qui transfère de la marge des traitements chroniques vers le paracétamol et l’homéopathie et qui nous lie encore plus à la boîte, est mauvaise », indique le président de l’USPO, qui indique que le mois d’octobre est catastrophique. Selon lui, les volumes sont en recul de 5 % et la marge en baisse de 7 %. « Cela montre bien que cela ne fonctionne pas », martèle-t-il. « La profession a besoin d’une véritable réforme et d’un véritable contrat avec l’État », affirme Gilles Bonnefond, estimant que si l’on veut renégocier un nouvel avenant rémunération en 2016, il est souhaitable qu’un syndicat ne mène pas seul les discussions. « À l’USPO, notre engagement est clair : nous ne signerons pas seuls d’accord avec l’assurance-maladie », promet-il. Il y aura deux solutions, détaille-il : « soit l’on signe à plusieurs car ce sera un accord entre syndicats, soit on demandera l’avis de la profession avant de signer. C’est notre conception du syndicalisme : défendre la profession et faire qu’elle adhère au projet. »
• UNPF : la voie du consensus
« Comme pour les médecins, le taux d’abstention est alarmiste. C’est la première chose que je retiens de ce sondage. » Le président de l’UNPF, Jean-Luc Fournival, n’en garde pas moins l’espoir de convaincre les abstentionnistes annoncés. « Je vais axer mon travail sur ces indécis dans les semaines à venir », déclare-t-il.
« Au cours de ces dernières années, j’ai essayé d’insuffler une mutation au sein de l’UNPF », indique Jean-Luc Fournival. Le résultat attribué à son syndicat le conforte dans sa volonté de réforme et dans sa conviction de vouloir délivrer un discours de vérité, un projet pour la pharmacie et ce, « avec un certain courage politique ». Aussi, jusqu’au dernier moment, le président de l’UNPF continuera de sillonner l’Hexagone et les DOM-TOM, comme il le fait depuis trois mois. Jean-Luc Fournival, qui compte plus de 40 réunions à son actif, ne désarme pas. Il espère remporter 15 % des voix, ou en tout cas dépasser les 10 % des suffrages afin que l’UNPF puisse représenter une troisième voie, celle du consensus. « Notre profession souffre de cacophonie, nous ne pourrons gagner sans un consensus minimum. Il faut voir plus loin que les URPS, avoir un projet porteur d’avenir et nous battre pour l’essentiel », affirme à l’intention des autres syndicats, celui qui affiche une politique de la main tendue, et qui assure ne jamais avoir dénigré ses adversaires au cours de cette campagne.
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