Au moins 12 739 aux États-Unis, 1 895 en Espagne, 1 822 en Italie, 240 en Belgique, 95 en Turquie et 199 en France : il s’agit du nombre de morts causées par l’utilisation de L’hydroxychloroquine entre mars et juillet 2020, selon une étude menée par des chercheurs du CHU de Lyon et publiée mardi dans la revue « Biomedicine & Pharmacotherapy ».
Pour obtenir ces résultats, les chercheurs ont analysé les données de santé de six pays (la France, les États-Unis, la Belgique, l'Italie, l'Espagne et la Turquie) dans lesquels les données sur l'administration de traitements à l’hydroxychloroquine étaient disponibles (nombre de patients hospitalisés avec le Covid, taux de mortalité de ces derniers, taux de prescription de l’hydroxychloroquine…) afin de calculer le nombre de patients décédés du Covid et ayant été traités avec de l’hydroxychloroquine. Ils ont ensuite appliqué le taux de surmortalité chez les patients concernés pour arriver à cette estimation de près de 17 000 décès.
Pour les chercheurs, ces résultats « illustrent le danger que représente l’utilisation de médicaments à faible niveau de preuve pour la gestion de futures pandémies ». Ils affirment également que cette estimation est largement en deçà de la réalité. En effet, l’étude n’intègre que les données de la première vague de l’épidémie au printemps 2020, et n'inclut pas des pays très peuplés comme l'Inde et le Brésil, où l’hydroxychloroquine a été massivement utilisée.
Une méta-analyse de Stanford, publiée en avril 2021 dans « Nature Communications » avait déjà démontré un sur risque de mortalité de 11 % chez les patients traités par hydroxychloroquine pour Covid par rapport à ceux n'en ayant pas eu.
Didier Raoult, premier à recommander l’hydroxychloroquine et devenu une figure de proue du mouvement antivax, est au cœur de plusieurs polémiques, notamment liées à plusieurs essais thérapeutiques sauvages (avec l’administration d’hydroxychloroquine à des patients sans leur accord) et aux résultats faussés.
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