L'Union européenne a conclu un contrat lui permettant d'acheter, au nom des États membres, jusqu'à 665 000 doses d'un vaccin prévenant la transmission de la grippe aviaire à l'humain, alors que plusieurs cas ont été rapportés aux États-Unis, au Mexique et en Australie.
L'Autorité européenne de préparation et de réaction en cas d'urgence sanitaire (HERA), mise en place lors de la pandémie de Covid-19, a conclu un contrat-cadre pour acquérir ces doses sous quatre ans auprès du laboratoire britannique Seqirus, un marché assorti d'une option pour 40 millions de doses supplémentaires. Le vaccin du laboratoire Seqirus est aujourd’hui le seul autorisé dans l'UE contre la grippe provoquée chez l'humain par les souches H5 du virus de la grippe aviaire. Le contrat-cadre passé par la Commission permettra à chaque état participant « de commander des vaccins en fonction de ses besoins », afin de « prévenir la propagation ou l'apparition de foyers potentiels ». De premiers acheminements sont déjà en cours de préparation vers la Finlande et des envois vers d'autres pays suivront. La France fait partie des quinze états qui participent à cet achat en commun, Ces doses seront destinées aux « personnes les plus exposées » à la transmission potentielle des souches H5 de la grippe aviaire par les oiseaux ou les animaux, comme les travailleurs des élevages de volailles et les vétérinaires.
Plusieurs personnes ont été infectées par le virus de grippe aviaire A H5N1 aux États-Unis en lien avec une épidémie de ce virus chez les vaches, selon les autorités sanitaires américaines. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a appelé mercredi à renforcer le réseau de détection mondial du H5N1, qui a montré qu'il pouvait infecter un grand nombre d'espèces animales même si aucune infection d'humain à humain n'a été relevée. L'OMS a également signalé début juin la mort du premier cas humain de grippe aviaire liée à une autre souche, H5N2, au Mexique le 24 avril. Un décès toutefois considéré comme « multifactoriel » par l’agence onusienne.
Invité sur « France Inter » ce jeudi 13 juin, Bruno Lina, professeur de virologie au CHU de Lyon et membre du Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (COVARS), estime que le risque pandémique lié à la grippe aviaire « n’est pas majeur mais réel ». Rappelant que le risque aviaire existe depuis le début des années 2000, voire la fin des années 1990, Bruno Lina a également voulu insister sur le fort taux de létalité de cette maladie lorsqu’elle touche l’être humain avec 480 décès pour 900 cas authentifiés. « C'est vraiment un virus aviaire, il n'y a pas de transmission entre humains, mais quand il infecte l'homme, ça se passe souvent très mal (…) Il faut qu'on empêche que les hommes soient infectés et que ce virus s'adapte à l'homme », résume le scientifique.
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