Anxiolytiques, antidépresseurs, antipsychotiques, psychostimulants… La consommation de médicaments psychotropes concernerait 5 % des enfants en France en 2021, selon un rapport du Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA). Une consommation qui a doublé depuis 2010.
Le Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA) tire la sonnette d'alarme sur l'état psychique des jeunes français. Selon son rapport, des dizaines de milliers d'enfants sont sujets à des épisodes dépressifs ou à des troubles de l'humeur et consomment des médicaments psychotropes (antipsychotiques, antidépresseurs, anxiolytiques, psychostimulants). Au total, « cette consommation pourrait être supérieure à 5 % de la population pédiatrique », indique le rapport.
Et cette consommation est nettement en hausse. Sur la seule année 2021, la délivrance de psychotropes chez les 0-19 ans a augmenté de :
- 16 % pour les anxiolytiques
- 224 % pour les hypnotiques
- 23 % pour les antidépresseurs
- 7,5 % pour les antipsychotiques.
De plus, on observe cette hausse n'est pas spécifique à la période Covid : elle s'exerce de manière continue depuis plusieurs années. « Nous pensions que, en France, on prescrivait traditionnellement peu aux enfants, mais les chiffres ont doublé entre 2010 et 2021, et cela nous place parmi les pays les plus prescripteurs d'Europe », alerte Sylviane Giampino, présidente du Conseil de l'enfance et de l'adolescence du HCFEA.
Quelle explication à cette augmentation continue ? Un mal-être persistant chez la nouvelle génération, avec une hausse des épisodes dépressifs et pensées suicidaires, mais aussi un manque de l'offre de suivi et de soins pour les enfants.
Pour améliorer la situation, l'HCFEA a énoncé plusieurs solutions, notamment augmenter les moyens dédiés à la pédopsychiatrie et aux structures médicosociales, au lieu de privilégier la médication. L'HCFEA insiste également sur le respect des recommandations des autorités sanitaires qui préconisent, chez l'enfant et l'adolescent, de ne prescrire un psychotrope qu'en deuxième intention et dans les cas les plus sévères, toujours en association avec les pratiques psychothérapeutiques, les mesures éducatives et l'accompagnement social adapté à chaque situation.
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