Face aux nouvelles coupes drastiques qui s’annoncent sur le poste médicament, la profession envisageait d’alerter la population sur les dangers qui planent sur le réseau officinal. L’idée était de réitérer le grand élan de mobilisation de l’année dernière où la quasi-totalité des officines avaient maintenu leur rideau baissé et où plusieurs milliers de pharmaciens avaient battu le pavé un peu partout en France. Avec cet objectif, des représentants des trois syndicats d’officinaux, des groupements, de l’Ordre des pharmaciens et des étudiants, se sont réunis début septembre dans les locaux de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) pour tenter de se mettre d’accord sur une action commune. Mais deux semaines plus tard, rien n’est arrêté. La faute sans doute aux prochaines élections aux Unions régionales des professionnels de santé (URPS) qui poussent davantage à la rivalité qu’à l’unité syndicale. Le 30 septembre prochain a pour l’heure peu de chance de ressembler à celui de l’automne dernier. Seules quelques actions locales sont pour l’heure programmées (voir encadré).
Pas d’unité
Les étudiants ont été les premiers à décrocher le wagon, préférant se mobiliser le 25 septembre à l’occasion de la Journée internationale du pharmacien, organisée par la Fédération internationale pharmaceutique (FIP).
Les groupements ont eux aussi jeté l’éponge. La chambre syndicale des groupements et enseignes de pharmacie, Federgy, « ne participera pas à la journée du 30 septembre », déclare son président, Christian Grenier. À moins que… les trois syndicats se mettent à l’unisson. « Dans ce cas, nous serons prêts à relayer leur mouvement », affirme-t-il. Il fait allusion à l’entente qui règne entre les dix-huit groupements adhérents de Federgy, pourtant ardents concurrents sur le terrain, lorsqu’il s’agit de représenter leur modèle d’organisation auprès des pouvoirs publics. Christian Grenier attend des trois syndicats la même cohésion pour défendre la pharmacie. « J’ai essayé de faire l’union », assure pourtant Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). Mais à quelques heures du Jour « J », la pharmacie ne parle toujours pas d’une seule et même voix.
Des initiatives éparses
Toutefois, tous les officinaux ne laisseront pas passer la date du 30 septembre sans rien faire. Des actions sont bel et bien programmées, mais de façon dispersée. À commencer par celles envisagées par les collectifs « Pigeons Pharmaciens », « Ma Pharmacie ne fermera pas » et « Pharma Cool » sous le nom « The French Green Day ». Apposition d’affiches, distribution d’un Élixir de longue vie, ou encore coloration des plans d’eau à la fluorescéine sont toujours programmés.
La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) se dit, elle aussi, prête à se mobiliser. Un mot d’ordre national devrait être lancé mardi. Par ailleurs, « nous avons été informés d’un certain nombre d’actions locales que nous soutenons pour la plupart », explique son président Philippe Gaertner. Pour l’heure, la FSPF indique avoir « alerté le gouvernement sur le caractère insoutenable du plan médicament 2016, mais surtout réclamé des mesures concrètes et immédiates pour redonner de l’oxygène au réseau et soutenir les officines les plus fragilisées ».
Du côté de l’USPO, chaque représentant régional du syndicat va prendre rendez-vous avec le directeur de son agence régional de santé (ARS) pour lui remettre mercredi les pétitions collectées dans les pharmacies contre le déremboursement de médicaments, mais aussi un dossier complet sur la dégradation économique du réseau.
L’Union nationale des pharmacies de France (UNPF) n’envisage pas pour sa part de délivrer un mot d’ordre national. D’accord dans l’absolu avec l’initiative du 30 septembre, le syndicat présidé par Jean-Luc Fournival laisse toute liberté aux présidents régionaux pour organiser ou participer à des manifestations.
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