L’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) a indiqué qu’elle ne signerait pas l’avenant économique à la convention pharmaceutique sans avoir d’engagements écrits sur différents points. Ce vendredi 7 juin, le ministère de la Santé a répondu par courrier au syndicat, avec des signaux positifs mais sans mentionner une future ROSP sur les biosimilaires.
Pour l’USPO, l’un des deux syndicats représentatifs de la profession, le compte n’y est toujours pas. Deux jours après la réunion multilatérale avec l’assurance-maladie, le syndicat reste campé sur ses positions. En l’état actuel, hors de question de signer. « La CNAM nous a fait des propositions intéressantes, il y a des améliorations sur la vaccination ou encore sur la prise en charge des bilans partagés de médication, précise néanmoins Pierre-Olivier Variot, président de l’USPO. En revanche sur le cœur de métier, la revalorisation de nos honoraires, il manque de l’argent. Signer en l’état, ce serait le risque de voir disparaître le réseau. » Le président de l’USPO rappelle, chiffres à l’appui, que les fermetures continuent de s’accélérer, quand la situation économique des officines ne cesse, elle, de se dégrader. « Selon IQVIA, nous en sommes à 165 fermetures sur les 4 premiers mois de 2024. Les chiffres de la CAVP montrent, eux, que les revenus du pharmacien sont en baisse de 10 % », souligne-t-il.
Lors d’une entrevue mercredi soir avec le ministre délégué chargé de la Santé, Frédéric Valletoux, le président de l’USPO a rappelé ce qui lui manquait pour pouvoir apposer sa signature à l’avenant économique. « Le ministère veut aller plus loin pour lutter contre les ruptures, il s’est montré très rassurant concernant une éventuelle dérégulation de la vente en ligne. C’est positif. Il nous a aussi dit que l’assurance-maladie ne mettrait pas plus d’argent sur la table. Cela, nous l’avons bien compris. Ce que nous voulons, c’est que l’argent économisé soit partagé avec les pharmaciens. » Pierre-Olivier Variot pense tout particulièrement aux biosimilaires, qui devraient permettre un milliard d’euros d’économies par an environ jusqu’à 2030, selon son estimation. De l’argent aujourd’hui fléché vers d’autres professionnels de santé, les médecins pour ne pas les citer. Le président de l’USPO a formulé au ministre trois demandes dans ce champ pour faire avancer les discussions. « La mise en place dès les prochaines semaines d’une égalisation des marges des pharmacies entre produits bioréférents et biosimilaires/hybrides, l’application de remises commerciales qui favorisent le développement des biosimilaires/hybrides, et enfin l’intégration de ces derniers dans leur rémunération sur objectif de santé publique (ROSP) », résume-t-il.
Frédéric Valletoux s’était engagé à répondre rapidement à l’USPO sur ce sujet. Il a tenu parole. Ce vendredi matin, le syndicat a reçu un courrier provenant du ministère. « Pour l’équilibrage des marges, ce sera fait dans les prochaines semaines avec la publication d’un arrêté. Pour les remises, des discussions tripartites vont s’ouvrir, en incluant Bercy, en vue du prochain PLFSS », explique Pierre-Olivier Variot. Voilà pour le positif. « Malheureusement, et malgré notre insistance, il n’y a rien sur une ROSP biosimilaires. C’est très décevant. Je vais relancer le cabinet pour savoir s’il s’agit d’une fin de non-recevoir ou pas. » Sur ce point qu’il juge fondamental, le président de l’USPO ne compte rien lâcher et ce, quelle que soit la décision que prendra l’autre syndicat engagé dans ces négociations, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). « Si la FSPF ne signe pas, nous pourrons revenir à la table des négociations et on pourrait aller chercher cette ROSP ensemble, en étant unis. Si la FSPF décide de signer, je suis prêt à continuer à discuter sur le point précis de la ROSP biosimilaire, seul. Je ne me fixe pas de délai pour obtenir gain de cause », rappelle Pierre-Olivier Variot.
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