La rougeole est de retour et les politiques de vaccination menées par les pays développés ne suffiront pas à enrayer sa recrudescence, selon une étude italienne.
Les gouvernements nationaux vont devoir faire mieux en matière de vaccination, selon les conclusions d'une étude publiée dans « BMC Medicine » et menée par des chercheurs de la fondation Bruno Kessler à Trente, en Italie. Grâce à des modélisations par ordinateur, ils ont analysé différents scénarios pour évaluer le nombre potentiel de cas de rougeole à l'horizon 2050. Sept pays riches ont été évalués, dont le Royaume-Uni, les États-Unis ou encore l'Italie. Des pays qui, selon l'étude, appliquent des politiques de santé « insuffisantes » pour garantir « un niveau d'immunisation sûr parmi les populations », jusqu'en 2050. Selon les chercheurs, la proportion de personnes non vaccinées serait de 7,5 % en Italie par exemple, alors que l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime qu'il ne faut pas dépasser un seuil de 6 à 8 % pour éviter d'importantes épidémies. Les auteurs de l'étude veulent tirer la sonnette d'alarme alors qu'ils redoutent une augmentation du nombre de personnes non vaccinées dans les pays observés. Ainsi au Royaume-Uni, si seulement 3,7 % de la population n'est pas vaccinée contre la rougeole en 2019, ce chiffre pourrait grimper à 8 % en 2050, si rien n'est fait pour modifier les programmes de santé en vigueur.
« Nos résultats suggèrent que les programmes de routine ne suffiront pas à maintenir le haut niveau d'immunité nécessaire pour les prochaines décennies », précise Filippo Trentini, co-auteur de ces travaux. Le chercheur plaide pour « l'introduction de la vaccination à l'entrée à l'école, en plus des programmes d'immunisation actuels ». Des mesures prises ces derniers mois par la France et l'Italie, mais qui doivent obligatoirement être accompagnées par « un travail de sensibilisation accru » pour être réellement efficaces, estime Filippo Trentini.
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