Dans une économie officinale reposant à la fois sur la présence de prescripteurs et bientôt sur le déploiement de nouvelles missions, certaines officines dites de proximité risquent de voir leur équilibre économique se fragiliser encore davantage. Leur situation préoccupe la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) qui a profité du congrès national des pharmaciens à Bordeaux, les 19 et 20 octobre, pour réitérer ses alertes auprès de l’assurance-maladie. Les réponses sont d’autant plus complexes à apporter que les problématiques rencontrées par ces officines diffèrent selon leur situation géographique, leur typologie et le profil de leur clientèle. Nicolas Revel, directeur de l’assurance-maladie, n’a pas manqué de pointer cet écueil : quelle définition donner à l’officine de proximité ?
Pour Philippe Besset, président de la FSPF, la réponse est simple : soit elles ont la taille et les moyens pour mettre en œuvre les nouvelles missions, soit elles ne les ont pas, et dans ce cas, il faut les aider. Il évoque à ce sujet l’ouverture de négociations conventionnelles qui devraient déboucher sur des solutions d’accompagnement financier (subvention, ROSP de structures…). Albin Dumas, président de l’Association des pharmacies rurales (APR) estime nécessaire pour ces officines un assouplissement de la réglementation sur l’espace de confidentialité et se prononce lui aussi sur l’octroi d’une dotation spécifique. Une proposition à laquelle Pierre-Jean Lancry, vice-président du Haut Conseil pour l’avenir de l’assurance-maladie (HCAAM), s’oppose farouchement, arguant d’une différenciation qui ne ferait que complexifier la rémunération officinale. « De plus, une spécialisation des officines serait une catastrophe pour le maillage », met-il en garde.
La problématique de ces officines fragiles soulève une autre question, celle du maintien de l'intégrité du réseau. « Quelle taille lui donner cependant ? », interroge Nicolas Revel. Ne manquant pas de rappeler que sur les 200 restitutions de licence opérées l’an dernier, la moitié était des opérations voulues et non subies, Philippe Besset défend une définition : toutes les opérations doivent respecter les pharmaciens et leurs équipes et elles doivent être en adéquation avec les besoins de la population, notamment en termes d’accès à l’officine. Dès lors que ces critères sont respectés, la FSPF souhaite intervenir pour accompagner ces structures et fluidifier le réseau.
Les négociations avec l’assurance-maladie, que la FSPF appelle de ses vœux, n’auront pour autre objectif que de trouver des outils conventionnels, voire fiscaux, pour mettre fin aux disparités. En tout état de cause, insiste le président de la FSPF, l’enjeu n’est pas de définir le nombre d’officines sur le territoire mais bien le nombre de professionnels libéraux.
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