En avril, au lendemain d'une première audition devant la commission d’enquête du Sénat sur les pénuries de médicaments, Sanofi a annoncé la suppression de 135 postes à l'horizon 2025 et l'arrêt de la production en France de 13 principes actifs. Des décisions qui n'ont pas manqué d'interroger les sénateurs dans le contexte actuel.
La commission d'enquête du Sénat sur les pénuries de médicaments poursuit ses travaux et a auditionné pour la deuxième fois Audrey Derveloy, présidente de Sanofi France et Philippe Charreau, directeur des affaires industrielles du laboratoire. Comme le raconte « Public Sénat », dans un article résumant ces échanges, les sénateurs ont notamment interrogé les deux dirigeants sur de récentes annonces du laboratoire : la suppression de 135 postes à l'horizon 2025, sur deux sites du Sud-Est de la France, et l'arrêt de la production en France de 13 principes actifs de médicaments. Parmi les principes actifs concernés : le clorazépate (principe actif du Tranxène), le loflazépate (principe actif du Victan), la ticlopidine (principe actif du Ticlid, commercialisation arrêtée en France), la chlorpromazine (principe actif du Largactil) ou encore la trimipramine (principe actif du Surmontil). Des annonces qui interpellent alors que les pénuries et tensions d'approvisionnement de médicaments se multiplient en France ces derniers mois.
« Comment est-ce possible que lors de notre audition, vous n’ayez pas eu connaissance des suppressions de postes ? (...) Vous comprendrez que ça nous intéresse puisque qui dit baisse des capacités de production dit possibilité de médicaments en tension, c’est l’objet de la commission d’enquête… », a notamment souligné la sénatrice communiste Laurence Cohen. Sur la question des licenciements, les deux dirigeants de Sanofi ont affirmé qu'il n'y aurait pas de départ contraint et que des salariés pourront être accompagnés vers d'autres métiers au sein de l'entreprise.
Selon la CGT, citée par la sénatrice Laurence Cohen lors de l’audition, « les suppressions de poste ainsi que la destruction de bâtiments vont faire perdre l’équivalent de 50 tonnes de production de principes actifs sur les sites de Sanofi ». Sur les treize principes actifs que Sanofi ne souhaite plus produire en France, sept sont commercialisés dans notre pays. La production de ces derniers sera transférée « à un tiers européen et le temps du changement, nous les produirons. Cela peut durer de 3 à 5 ans », a expliqué Philippe Charreau. Néanmoins, lorsque le cadre de Sanofi a dû répondre à la question : « Pouvez-vous nous garantir que les décisions que vous avez prises ne peuvent pas engendrer de pénuries ? », posée par la sénatrice écologiste Mélanie Vogel, il n'a pas été en mesure de fournir une autre réponse que celle-ci : « Je ne peux pas garantir à 100 % qu’il n’y aura pas de rupture en transférant nos produits à un tiers. Mais tout est mis en œuvre pour les éviter », promet-il simplement.
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