Pour mieux répondre aux malades souhaitant finir leurs jours à domicile, le ministère de la Santé va autoriser d'ici à quatre mois la dispensation dans les pharmacies de ville du midazolam injectable.
Le droit à la sédation profonde et continue jusqu'au décès pour les malades en phase terminale existe depuis la loi sur la fin de vie de février 2016, à l'hôpital comme en ville, mais, dans ce dernier cas, il apparaît que la disponibilité des médicaments utilisés « n'est pas pleinement effective », a reconnu le ministère dans un communiqué, après la publication d'un avis de la Haute Autorité de santé (HAS). Cette instance conseillère des pouvoirs publics avait appelé lundi le gouvernement à « faire évoluer la réglementation des médicaments » de soins palliatifs, pour permettre « à tous les professionnels de santé, de ville comme hospitaliers, de mettre en œuvre » de façon effective cette sédation prévue par la loi.
Fin novembre, le cas d'un médecin normand a mis en lumière les obstacles à l'accompagnement d'un patient en fin de vie à domicile. Ce médecin a été mis en examen et interdit d'exercer pour avoir administré à cinq personnes âgées du midazolam obtenu illégalement. Le midazolam injectable, une benzodiazépine indiquée comme anesthésique et comme sédatif avant une opération, est aussi recommandé en première intention par la HAS pour mettre en œuvre la sédation profonde et continue. Mais seules les pharmacies d'hôpitaux sont autorisées à le distribuer. Les médecins de ville peuvent théoriquement le prescrire par le système de rétrocession hospitalière mais, en pratique, il est très compliqué pour les proches des patients de se le procurer. Pour permettre sa distribution dans les pharmacies de ville, l'Agence du médicament (ANSM) « procédera à une modification de son autorisation de mise sur le marché », précise le ministère.
Le ministère de la Santé définira un parcours sécurisé prévoyant notamment, pour les situations nécessitant une démarche collégiale, l’obligation pour le prescripteur de passer convention avec une équipe mobile ou un service hospitalier de soins palliatifs afin de garantir la collégialité de la décision ainsi que l’accompagnement et le suivi des patients.
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