Alors que Sanofi s’apprête à céder son activité de médicaments sans ordonnance, le directeur financier du groupe pharmaceutique a tenté de rassurer sur les conséquences de cette opération, affirmant notamment que celle-ci ne signifiait pas la fin du Doliprane en France.
Lors d’une conférence de presse organisée à l'occasion de la publication des résultats semestriels de Sanofi, François-Xavier Roger, directeur financier du groupe pharmaceutique, a fait le point sur les potentiels scénarios de scission de l'entité commerciale Opella qui abrite les produits de santé grand public (Doliprane, Mucosolvan, Novanuit, Lysopaïne…). Une division qui a enregistré un chiffre d'affaires de 1,3 milliard d'euros au deuxième trimestre 2024. « Aucune décision n'a été prise, a-t-il commencé par préciser, Toutes les options sont ouvertes, dont une introduction en Bourse ou une cession ». Selon lui, Sanofi prévoit de « sélectionner la meilleure option dans les prochains mois » pour une transaction qui aurait lieu, « au plus tôt » au dernier trimestre 2024. Une mise au point qui intervient alors que de premières offres indicatives ont été déposées la semaine dernière. Selon Bloomberg, des fonds d’investissement seraient en lice (Advent Int., le français PAI Partners, Clayton, Dubilier & Rice…). Bpifrance envisagerait aussi une prise de participation dans cette division, rapporte le journal « Les Échos ».
Cette opération d’ampleur, considérée par le marché comme l’une des plus importantes à venir dans le secteur pharmaceutique, répond à l’ambition du groupe de devenir un champion de l'immunologie en mettant l’accent sur les médicaments innovants. Elle préoccupe au plus haut point les salariés du laboratoire pharmaceutique, alors que la direction de Sanofi avait également annoncé, fin avril, la suppression de 1 200 postes dans le monde en Recherche et Développement, dont 330 en France. Cette scission pose aussi la question d’une potentielle perte de souveraineté pharmaceutique de la France, avec en ligne de mire une possible délocalisation de la production du Doliprane et le risque d’aggraver, encore, le risque de pénuries. Sur ce point, le directeur financier de Sanofi a tenté de se montrer rassurant. « Notre projet n'est en aucun cas synonyme de la fin du Doliprane en France », a assuré François-Xavier Roger. Ce dernier a également précisé que l'investissement de 20 millions d'euros prévu pour le site de Lisieux était « bien engagé et entièrement dédié à accroître la production de Doliprane », Aucune décision définitive n’ayant encore été prise concernant le sort de l’activité de médicaments sans ordonnance de Sanofi, l’avenir de la production de Doliprane en France reste néanmoins en suspens.
Avec l’AFP
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