À l'occasion de la semaine mondiale de sensibilisation à l'antibiorésistance (18 au 24 novembre 2023), le gouvernement a actualisé son plan de réduction de l'exposition des animaux aux antibiotiques Ecoantibio. Cette année, ce plan vise particulièrement les chiens, chats et chevaux, chez lesquels peu de progrès ont été enregistrés, à l'inverse de l'élevage.
Les autorités françaises ont lancé en 2011 le premier plan Ecoantibio afin de réduire l'usage d'antibiotiques chez l'homme comme chez l'animal pour lutter contre l'antibiorésistance. Depuis 2011, les efforts s'étaient concentrés sur l'élevage, de loin le premier consommateur d'antibiotiques en médecine animale. Avec succès, puisqu'au aujourd’hui les « résultats sont excellents », avec une diminution de moitié de l'exposition des animaux d'élevage aux antibiotiques entre 2011 et 2022, a souligné le ministère de l'Agriculture. De plus, en 2022, l'exposition des animaux aux antibiotiques a encore diminué de 9 %, essentiellement en raison de la récente interdiction de nourrir les bêtes avec des aliments contenant des antimicrobiens à titre préventif, notamment contre les pathologies digestives, selon un rapport de l'agence de sécurité sanitaire (Anses). Elle a diminué de 35 % pour les lapins, de 21 % pour les porcs, de 12 % pour les volailles et s'est quasi stabilisée pour les bovins (+1 %).
Dans ce contexte, le nouveau plan Ecoantibio 3 ne fixe pas à l'élevage un objectif de diminution supplémentaire. En effet, il reste « peu de marge de manœuvre à ce niveau », estime le ministère de l'Agriculture. En revanche, le plan se focalise sur les animaux de compagnie. Il compte sur une baisse de 15 % de l'exposition des chiens et des chats aux antibiotiques. Néanmoins, il n'est pas question de ne pas soigner un animal souffrant d'une maladie bactérienne, mais de sensibiliser sur les moyens de prévenir son apparition (meilleures conditions de vie et d'hygiène, vaccination), souligne le gouvernement.
L'exposition des carnivores domestiques n'a baissé que de 3 % entre 2011 et 2022, selon Franck Fourès, directeur de l'agence nationale du médicament vétérinaire. Elle a même augmenté en 2020 et 2021, une tendance attribuée par les vétérinaires au fait que « les gens se sont rapprochés de leurs animaux de compagnie, et les ont plus soignés pendant le Covid », a-t-il expliqué.
Pour les chevaux, le nouveau plan prévoit de créer un indicateur robuste pour documenter leur exposition. « Alors que la proportion de bactéries résistantes aux antibiotiques est stable ou à la baisse chez les autres espèces animales, elle est en augmentation chez les équidés depuis 2018 », remarque l'Anses.
Ecoantibio 3 sera doté de deux millions d'euros par an, en particulier pour financer des projets de recherche.
Avec l'AFP.
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