L'objectif de la feuille de route sur le numérique en santé pour la période 2023-2027 est « de rattraper un certain retard sur la e-santé et d'impulser une dynamique collective ambitieuse, a résumé François Braun, lors d'une conférence de presse tenue le 17 mai. La révolution que nous devons désormais réussir (...) c’est la systématisation et la démocratisation des usages du numérique en santé, pour qu’il entre et se fasse une place dans le quotidien de nos concitoyens et des professionnels », a ajouté le ministre. Pour lui, le numérique en santé « est une chance pour améliorer nos politiques publiques, pour refonder notre système de santé, pour apporter une réponse aux difficultés d'accès aux soins ».
Envoi d'ordonnances aux pharmaciens par messagerie sécurisée
Dans cette feuille de route, 4 axes ont été définis. Le premier est centré sur une « prévention active et personnalisée ». Une évolution notamment permise par Mon espace santé, plateforme sur laquelle 10 millions de documents sont déjà envoyés chaque mois. L'envoi d'ordonnances aux pharmaciens via des messageries sécurisées, mesure forte de cet axe 1, se met progressivement en place en ce mois de mai. Cette pratique doit permettre d'en finir avec l'envoi de documents entre professionnels de santé par des messageries type Gmail. « En 2024 je veux que cette messagerie sécurisée soit en place pour permettre des échanges directs avec les différents professionnels de santé et l’envoi de notifications personnalisées de prévention, sur la vaccination et le dépistage, par exemple, en fonction de l’âge et de l’historique médical de chacun », a précisé le ministre. En recevant des ordonnances par messagerie sécurisée, le pharmacien « pourra aussi gagner du temps en ayant la possibilité de préparer les prescriptions en amont », souligne le ministère. Ce premier axe présente aussi d'autres ambitions : faire du patient le vrai patron de ces données de santé, mettre en place un véritable carnet de santé numérique de l'enfant et favoriser l'inclusion numérique pour les personnes qui ne sont pas à l'aise avec les nouvelles technologies (dont on estime le nombre à 13 millions).
Le deuxième axe de la feuille de route entend, lui, faire gagner du temps aux professionnels de santé grâce au numérique. Pour cela, le ministre de la Santé compte « renforcer l'interopérabilité des différentes solutions numériques et intégrer directement Mon Espace Santé aux logiciels métier en ville et en établissement. » Par ailleurs, le numérique en santé fera partie intégrante de la formation des étudiants en santé, d’ici à 2027. Enfin, la feuille de route 2023-2027 veut faire du numérique en santé une solution pour faciliter l'accès aux soins, notamment grâce à la télémédecine et vise à mieux lutter contre les problèmes de cybersécurité.
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