Des chercheurs écossais ont détecté un variant du SARS-CoV-2 qui porterait des mutations présentes chez le variant anglais et chez les variants brésilien et sud africain. Il pourrait être plus résistant aux premiers vaccins, ce qui inquiète la communauté scientifique.
Un nouveau variant du SARS-CoV-2 a été identifié par des chercheurs de l'université d'Edimbourg en Écosse. Apparu en décembre 2020, il a été repéré dans une dizaine de pays (39 cas au Royaume-Uni, 35 au Danemark, 29 au Nigeria, 10 aux États-Unis), dont la France qui comptabiliserait déjà 5 cas. Il inquiète la communauté scientifique car il a acquis plusieurs mutations. Son génome présente des similitudes avec le premier variant anglais (B1.1.7) et il porte également, sur la protéine Spike, la mutation E484K. Cette dernière, présente chez les variants sud-africain et brésilien, leur permet de pénétrer plus facilement dans les cellules de leur hôte. Le variant écossais pourrait donc être plus contagieux, ou plus résistant aux premiers vaccins mis sur le marché.
« Pour le moment, nous n’avons aucune preuve que ce variant soit plus transmissible, ni qu'il provoque une maladie plus grave. Toutefois, la présence de la mutation E484K est connue dans le variant sud-africain pour conférer un certain degré de résistance à certains vaccins », analyse le Dr Simon Clarke, professeur à l’université de Reading (Royaume-Uni), dans un article du « Guardian ». « Nous ne savons pas encore dans quelle mesure ce variant se propagera, mais s’il réussit, on peut présumer que l'immunité contre tout vaccin ou infection antérieure sera altérée », ajoute-t-il.
Cela signifie aussi que les vaccins de 2e génération contre le SARS-CoV-2 vont devoir offrir une protection contre certains nouveaux variants, aujourd'hui surveillés par la communauté scientifique, mais qui pourraient circuler à l'avenir à plus grande échelle. Dans cet objectif, la Commission européenne, vivement critiquée pour les ratés de la vaccination, a dévoilé le 17 février un plan pour mieux surveiller les mutations du coronavirus, baptisé Hera Incubator, qui sera doté de 75 millions d’euros. Elle appelle également les laboratoires pharmaceutiques à former des alliances pour préparer des vaccins de deuxième génération ciblant ces variants.
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