Le gain est net. « Les couvertures vaccinales ont augmenté pour toutes les vaccinations des enfants nés en 2018 par rapport à ceux nés en 2017 », souligne le premier bilan annuel que le ministère de la Santé vient de publier. Ainsi, la couverture pour la 1e dose de vaccin contre le méningocoque C passe de 35,5 % à 75,8 %. De même pour la 3e dose de vaccin contre l’hépatite B (89,4 % versus 83,1 %). Une amélioration qui s’étend aussi aux vaccinations non obligatoires mais recommandées au-delà de l’âge de 2 ans. C’est le cas de la vaccination HPV, qui passe de 29,4 % à 34,1 %.
Dans un document de synthèse, le ministère de la Santé note que l’objectif de 95 % de couverture vaccinal n’est pas encore atteint « pour les rappels et les vaccinations de la seconde année de vie », mais qu’une amélioration est attendue « au fur et à mesure que ces enfants vont grandir et entrer en collectivité ».
Pédagogie
En miroir, deux enquêtes IFOP menées à deux ans d’intervalle montrent que la population française a une perception plus favorable de l’extension des obligations vaccinales (qui passe de 49 % en 2017 à 63 % en 2019). Une image positive confirmée par une étude BVA pour Santé publique France menée en février 2019 : 67 % des parents d’enfants de moins de deux ans sont favorables à cette extension. Ce premier bilan reconnaît cependant que « des actions de communication et de pédagogie sont encore nécessaires, en particulier en faveur des catégories socioprofessionnelles les plus défavorisées », qui expriment des craintes quant à la sécurité des vaccins. Une inquiétude attendue par les autorités de santé « au regard de la circulation des fausses informations, sur Internet en particulier ».
Remobilisation
Néanmoins, la crise du Covid-19, et en particulier les deux mois de confinement, pourrait avoir un effet négatif sur la couverture vaccinale pédiatrique. Mesurée à fin mai par Santé publique France, elle n’a pas diminué pour la première dose de vaccin hexavalent et pour la vaccination contre le méningocoque C. En revanche, elle baisse de 2,5 points pour la première dose de vaccin rougeole-oreillons-rubéole chez les enfants âgés de 14 et 15 mois en mai 2020 par rapport à l’année dernière, « avec une tendance à une diminution plus marquée dans les départements où le virus SARS-CoV-2 a le plus circulé ». L’agence salue l’engagement des acteurs qui a permis aux parents de continuer à vacciner leurs enfants pendant l’épidémie de Covid-19 ; elle appelle désormais les professionnels de santé et les familles à se remobiliser « pour procéder au rattrapage des vaccinations non effectuées ces trois derniers mois chez les nourrissons mais également chez les enfants plus grands ».
* Diphtérie, tétanos, poliomyélite, coqueluche, infection à Haemophilus Influenzae de type b, infection à pneumocoque, infections à méningocoque C, hépatite B, rougeole, oreillons, rubéole.
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