Le texte de loi qui rendra obligatoires onze vaccins de la petite enfance sera présenté devant le Parlement à la fin de l'année, pour une entrée en vigueur début 2018, a annoncé mercredi la ministre de la Santé, Agnès Buzyn.
Rappelons qu'aux trois vaccins pédiatriques actuellement obligatoires (diphtérie, tétanos et la poliomyélite) s'ajouteront les huit autres aujourd'hui seulement recommandés (coqueluche, rougeole, oreillons, rubéole, hépatite B, bactérie Hæmophilus influenzae, pneumocoque, méningocoque C).
En pratique, l'extension à onze vaccins obligatoires « représente 10 injections pour les enfants, étalées sur 2 ans », selon le ministère de la Santé. Au moins 70 % des enfants reçoivent déjà ces 10 injections et 80 % d'entre eux au moins 8 injections. Cette liste est susceptible d'évoluer à l'avenir, en fonction de la situation épidémique du pays, a indiqué Agnès Buzyn.
Selon le ministère, tous les vaccins obligatoires seront pris en charge à 100 % : 65 % par l'assurance-maladie, 35 % par les assurances complémentaires qui offrent un « contrat responsable ». Le surcoût pour l'assurance-maladie de l'extension vaccinale est estimé entre 10 et 20 millions d'euros.
L'argument premier pour étendre l'obligation vaccinale est la baisse du taux de couverture et la réapparition de certaines maladies comme la rougeole qui a causé la mort de 10 enfants en France depuis 2008. « L'obligation se justifie parce que ce n'est pas seulement un acte individuel, mais un acte de solidarité, une façon de protéger la société », plaide la ministre. Ainsi, la couverture vaccinale à 2 ans pour la rougeole est de 78 % alors qu'elle devrait être de 95 % pour éviter le risque de vagues épidémiques périodiques. « Les vaccins sont un produit sûr, c'est un fait scientifique avéré », a insisté Agnès Buzyn, évoquant des bénéfices largement supérieurs aux risques.
Par ailleurs, le gouvernement travaille sur l'instauration d'une clause d'exemption pour les parents farouchement opposés à la vaccination de leurs enfants, a précisé jeudi sur RTL la ministre de la Santé, « mais c'est juridiquement compliqué ». Quant à d'éventuelles sanctions, elle a indiqué que « ce n'est pas la meilleure façon d'avancer, l'objectif n'étant pas d'avoir des amendes mais de faire de la pédagogie ».
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