Lors d'un point presse, le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, a tenu à remercier les pharmaciens impliqués dans la campagne de vaccination contre la variole du singe et confirmé que d'autres officines seraient bientôt mobilisées.
À ce jour, environ 70 000 doses de vaccin contre la variole du singe ont été injectées en France, en post-exposition (depuis le mois de mai) et en préventif (depuis le 11 juillet). Dans l'ensemble du pays, 220 centres proposent la vaccination, dont cinq pharmacies. À l'occasion d'une conférence de presse organisée le 30 août, Jérôme Salomon a tenu à souligner le rôle joué par ces officines. « Les retours des patients sont positifs et il n'y a pas eu de perte de doses », s'est félicité le directeur général de la santé, qui a aussi voulu insister sur le travail important accompli par les pharmaciens en matière d'accompagnement des patients. Au vu des difficultés logistiques et organisationnelles inhérentes à cette campagne de vaccination (notamment les conditions de conservation du vaccin), l'expérimentation se déroule bien. Toutefois, il n'est pas question de la généraliser, a rappelé Jérôme Salomon. « On peut prôner un élargissement pragmatique », estime-t-il, en permettant à des pharmacies de vacciner « là où c'est pertinent ». Sans avance de date, ni de chiffres, Jérôme Salomon a simplement confirmé que de nouvelles pharmacies seraient donc intégrées à la campagne, selon des critères définis par les agences régionales de santé.
Le nombre de nouveaux cas tend à diminuer depuis quelques jours, ce qui suggère que le pic de l'épidémie est peut-être derrière nous, mais il n'est nullement question d'envisager la fin de la campagne de vaccination. Au contraire, celle-ci sera maintenue en France pendant encore plusieurs mois, « en 2022 et probablement début 2023 », annonce le ministère de la Santé. Si les modélisations scientifiques vont dans le sens d'une poursuite de la diminution du nombre de nouveaux cas, il faut « tout faire pour réduire encore l'impact de l'épidémie », rappelle le Pr Salomon. Satisfait de constater que des créneaux de vaccination sont disponibles à court terme, le directeur général de la santé veut continuer à faire évoluer l'offre vaccinale. Après l'élargissement de la liste des effecteurs et l'intégration de quelques officines, les autorités sanitaires comptent désormais mener une stratégie d'aller-vers, afin de toucher un public peut-être moins informé ou plus éloigné des sites de vaccination.
Si la mobilisation « commence à porter ses fruits », se réjouit Jérôme Salomon, ce dernier a également voulu insister sur l'importance de la prévention. « La vaccination seule n'assure pas la protection, la réduction du risque passe aussi par les comportements individuels. Une approche globale est nécessaire car plus on réduira le nombre de nouveaux cas, plus on maîtrisera l'épidémie. Il y a donc des messages à faire passer sur la santé sexuelle : être plus attentif à ses partenaires, en réduire le nombre, savoir repérer les symptômes… Tout cela permet de réduire le risque », résume Jérôme Salomon.
En France, le dernier bilan de Santé publique France fait état de 3 547 cas confirmés. En nombre de cas, notre pays se situe au quatrième rang européen mais il arrive au septième rang si on rapporte ces cas à la population. Des cas qui concernent à 97 % des hommes jeunes ayant des rapports sexuels avec des partenaires masculins multiples (seulement 56 femmes et 9 enfants touchés à ce jour en France). Aucun décès n'a été signalé en France pour le moment. Jérôme Salomon a enfin confirmé qu'ouvrir la vaccination à l'ensemble de la population n'était absolument pas envisagé à l'heure actuelle.
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