À chaque révision du point officinal par les partenaires sociaux de la branche, la grille des salaires en pharmacie est modifiée. Un effet dynamique qui ne profite pourtant pas à tous les salariés en même temps.
La raison ? Les accords de salaires s’appliquent en deux temps. Dès leur conclusion, ils entrent en vigueur dans les pharmacies dont le titulaire est adhérent de l’une des deux organisations patronales signataires de l’accord, la FSPF ou l’USPO. Les autres pharmacies, celles non-syndiquées, ne sont pas liées tant que l’arrêté d’extension n’est pas publié au « Journal officiel ». Elles sont libres de rester calées sur le précédent montant du point ou de répercuter la nouvelle valeur plus avantageuse, un choix à leur discrétion. C’est seulement lors de son extension par le ministre du Travail que l’accord revêt une portée générale et collective. Et bien que la procédure d’extension soit dite « accélérée », il arrive qu’elle traîne en longueur. En 2018, elle avait duré 11 mois. Un véritable jet-lag !
Une grille à deux vitesses
Suspendues à la procédure d’extension, les pharmacies fonctionnent, à chaque augmentation du point, avec une grille conventionnelle à deux vitesses. Une situation doublement discriminante, pour les salariés mais aussi pour les employeurs. « Les titulaires qui s’investissent dans le syndicalisme sont pénalisés », regrette Philippe Denry, vice-président de la FSPF.
Pour lever ce frein à l’engagement syndical, la FSPF souhaite revoir la mécanique de la négociation salariale et propose « une application des accords à l’extension, pour tout le monde, et non à la signature ». Les syndicats de salariés sont ouverts à la discussion, mais vigilants sur la méthode. « FO Pharmacie est favorable à la négociation d'une solution équitable qui mette fin à cette discrimination salariale, causée par le délai de l'extension », indique Olivier Clarhaut, le secrétaire fédéral. Même si aucune négociation sur ce sujet n’est encore ouverte, le chantier de réflexion est affiché.
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