Pour son 22e congrès, Giropharm a accueilli ses adhérents à Rennes, du 5 au 8 octobre. Aux côtés de Luc Priouzeau et de Gilles Unglik, les dirigeants d’Apothera, Stephan Odier et Julien Daou, étaient également présents pour évoquer l’union des deux groupements, faisant de Giropharm un acteur représentant désormais près de 10 % des pharmacies françaises.
Comment construire la pharmacie de demain ? Au Couvent des Jacobins de Rennes, le groupement coopératif Giropharm, fort de ses 39 années d’existence, s’est efforcé de donner la, ou plutôt les réponses. « L’avenir est incertain ; nous avons eu 6 ministres de la santé en 7 ans », rappelle son président Luc Priouzeau. Et si, face aux nombreux défis rencontrés (baisse des marges, augmentation des charges, intensification de la financiarisation, multiplication des ruptures…), la profession a réussi à s’unir, « cette belle mobilisation a accouché d’une souris », regrette-t-il. Pour survivre, une solution s’impose : l’union. « J’imaginais qu’il resterait une dizaine de groupements sur le marché d’ici 3 à 5 ans. En réalité, je me suis trompé. Ce sera plutôt dans 2 ans. Et Giropharm se doit de faire partie de ces survivants. Il faut de l’influence et du nombre », explique-t-il.
Intégrer Apothera, le défi de 2025
Ce nombre, c’est au sein d’Apothera que Giropharm est allé le chercher, rachetant un réseau de 1 300 adhérents. « Nous sommes la masse critique qui manquait à Giropharm. C’est un mariage, nous nous sommes choisis et c’est ce que voulaient nos adhérents. C’est parce qu’ils souhaitaient s’orienter vers un modèle coopératif, que nous avions récemment créé la SRA Apothera », affirme Julien Daou, président d’Apothera, également présent au congrès aux côtés de Stephan Odier. Cette union permet à Giropharm d’acquérir une centrale d’achat pharmaceutique (CAP), une marque propre (NEP La marque, qui compte plus de 200 références) ainsi que l’organisme de formation Pharmacade.
Mais quid de l’intégration de ces nouveaux adhérents, qui fera presque quadrupler Giropharm (de 500 à 1 800 adhérents) ? « Nous avons les moyens humains, techniques et financiers d’y arriver. Le défi est immense », reconnaît Gilles Unglik. « Une restructuration est nécessaire, avec un plus grand rôle des administrateurs suppléants. Éviter un phénomène de goulot d’étranglement sera ardu, mais nous y arriverons », prédit-il, se refusant à tout défaitisme. Ainsi, Giropharm prévoit, dès le premier trimestre 2025, d’intégrer la centrale d’achat à son système ainsi que rendre accessible NEP La marque et Pharmacarde à ses adhérents. Ceux issus d’Apothera auront également accès à une offre de service inédite pour faciliter leur transition dans un groupement au fonctionnement différent. « Si nous arrivons à assimiler au moins 500 d’entre eux au sein de la coopérative, ce sera un succès », revendique Gilles Unglik.
La RSE et les nouvelles missions, toujours au programme
Mais si l’union fait la force, Giropharm ne compte pas remplacer qualité par quantité. Au contraire, la RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) constitue toujours un pilier stratégique pour Giropharm. « Elle apporte une dimension éthique et sociétale qui soude l’équipe », explique Luc Priouzeau. En effet, face aux attentes croissantes des patients, mais aussi des jeunes pharmaciens, la RSE est un facteur de différenciation sur un marché très concurrentiel, tout agissant positivement sur la santé publique et l’environnement.
Le groupement appelle aussi ses adhérents à s’investir pleinement dans les nouvelles missions. « Il faut être très proactif, car elles ont un très fort potentiel de développement et le pharmacien doit diversifier ses sources de rentabilité. Sur le long terme, elles constituent un vrai levier de croissance, en augmentant la fréquentation des officines », juge Gilles Unglik. « Il ne faut pas passer à côté, d’autant qu’elles rejoignent notre positionnement de réseau de service et de prévention tourné vers le patient ». Objectif, que 100 % des pharmacies réalisent au moins la vaccination et les TROD. « N’oublions pas que ce sont les autorités qui nous ont donné ces missions, et elles n’hésiteront pas à nous les retirer si on ne se les approprie pas », alerte Luc Priouzeau.
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